Alors que la course à la Maison Blanche s’intensifie, une activité inhabituelle sur les marchés électoraux offshore soulève des inquiétudes quant à une possible manipulation externe. Au cœur de la controverse se trouve un mystérieux opérateur français, surnommé la “ballena”, qui a misé des dizaines de millions sur une victoire de Donald Trump en 2024 via la plateforme non régulée Polymarket.
Des Régulations plus Strictes pour les Marchés Électoraux ?
Face à cette situation, le groupe activiste Better Markets appelle à une réglementation plus sévère des paris politiques, y compris sur les plateformes régulées comme Kalshi. Citant les activités suspectes sur Polymarket, l’organisation argue que permettre de tels marchés menace l’intégrité des élections et expose les petits investisseurs à une volatilité artificielle.
Si la négociation équivaut à une manipulation des élections ou du marché, elle créera sans aucun doute une volatilité qui nuira aux nombreux petits investisseurs de détail ayant fait leurs propres paris.
Better Markets, dans un recours déposé mercredi
La Connexion Française : Manipulation ou Simple Pari ?
Mais tous ne sont pas d’accord avec cette analyse. Selon Filip Pidot, expert en marchés de prédiction, il est peu probable que l’opérateur français cherche à influencer l’élection. “Je crois que les motivations sont clairement lucratives”, affirme-t-il, notant que le comportement de la “ballena” ne correspond pas à une tentative de manipulation des prix.
Polymarket elle-même soutient que le trader “prend une position directionelle basée sur des opinions personnelles sur les élections” et qu’aucune preuve de manipulation n’a été trouvée. Néanmoins, l’ampleur des paris et l’opacité entourant l’opérateur alimentent les spéculations.
Un Avantage pour les Plateformes Offshore ?
Ironiquement, la controverse pourrait jouer en faveur de Polymarket et d’autres bourses non régulées. Alors que Kalshi, plateforme américaine supervisée, a dû suspendre ses marchés électoraux pendant des mois en raison d’une bataille juridique, son rival offshore a pu opérer librement, attirant un volume de paris de 2,1 milliards de dollars contre seulement 60 millions pour Kalshi.
Cette disparité soulève des questions sur l’efficacité de la réglementation actuelle et sur la capacité des régulateurs à contrôler l’activité sur les marchés mondiaux de crypto-monnaies. Alors que l’élection de 2024 approche, le débat sur l’encadrement des paris politiques ne fait sans doute que commencer.
Les Marchés Reflètent-ils Vraiment les Attentes des Électeurs ?
Au-delà des inquiétudes réglementaires, la saga de la “ballena” française soulève une question plus large : dans quelle mesure les marchés de prédiction reflètent-ils réellement le sentiment des électeurs ? Avec des acteurs influents capables de peser si lourdement sur les cotes, il est permis de douter que les prix constituent un baromètre fiable de l’opinion publique.
Pourtant, malgré leur volatilité et leur opacité, ces marchés continuent de fasciner observateurs et parieurs. Jeudi après-midi, toutes les grandes plateformes donnaient Donald Trump gagnant, avec des probabilités allant de 58% à 62,5%. Un pari risqué à plus d’un an du scrutin, comme en témoignent les dizaines de millions misés par l’énigmatique opérateur français.
Alors que la campagne électorale s’accélère, nul doute que les marchés de paris continueront de faire couler beaucoup d’encre – et de susciter de nombreuses controverses. Face à l’influence grandissante de ces plateformes offshore et des acteurs majeurs qui y opèrent, la question de leur régulation promet d’être au cœur des débats dans les mois à venir.
