Une figure emblématique de l’histoire américaine s’en est allée. Jimmy Carter, 39e président des États-Unis de 1977 à 1981 et Prix Nobel de la paix en 2002, est décédé samedi à l’âge vénérable de 100 ans. En hommage à cet homme d’exception, les marchés boursiers américains fermeront leurs portes le lundi 9 janvier, journée décrétée de deuil national par la Maison-Blanche.
La Bourse de New York en deuil
C’est un symbole fort que le monde de la finance américaine a tenu à afficher. Les célèbres marchés de Wall Street, le New York Stock Exchange (NYSE) et le Nasdaq, seront à l’arrêt le temps d’une journée pour saluer la mémoire de Jimmy Carter. Une minute de silence a d’ailleurs été observée ce lundi à l’ouverture.
Cette fermeture exceptionnelle témoigne de l’importance de l’ancien président dans le cœur des Américains. Comme le souligne Lynn Martin, présidente du NYSE :
Jimmy Carter a consacré sa vie au service public et à la défense de notre liberté. Au cours de sa remarquable vie post-présidentielle, le président Carter a laissé un héritage durable d’humanitarisme.
En signe de deuil, le drapeau qui flotte au-dessus de la Bourse new-yorkaise sera mis en berne. Un geste symbolique fort pour honorer celui qui fut un «leader exemplaire», selon Tal Cohen, président du Nasdaq.
Un héritage qui dépasse la présidence
Si le mandat présidentiel de Jimmy Carter a parfois été critiqué, son action post-présidentielle force le respect. Grâce à sa fondation, le Carter Center, il a œuvré sans relâche pour promouvoir la paix, la santé et le développement à travers le monde.
Parmi ses nombreuses réalisations :
- La supervision d’élections dans plus de 30 pays
- La lutte contre des maladies tropicales négligées comme la dracunculose
- La médiation dans de nombreux conflits internationaux
Son engagement lui a d’ailleurs valu le Prix Nobel de la paix en 2002, récompensant «des décennies de efforts inlassables pour trouver des solutions pacifiques aux conflits internationaux». Une distinction amplement méritée pour celui qui n’a eu de cesse de promouvoir la diplomatie et le dialogue.
L’hommage de la classe politique
De Barack Obama à Donald Trump, en passant par Bill Clinton et George W. Bush, tous les présidents américains encore en vie ont tenu à saluer la mémoire de leur prédécesseur. Un hommage unanime, au-delà des clivages partisans, qui montre bien l’importance de Jimmy Carter dans l’histoire récente des États-Unis.
Le président français Emmanuel Macron a également rendu hommage à «un homme d’État de la Guerre froide, et qui ne cessa jamais d’œuvrer à l’apaisement du monde». Une reconnaissance internationale pour celui qui fut un infatigable artisan de la paix.
L’impact sur les marchés
Si la fermeture des marchés boursiers en ce jour de deuil national est avant tout symbolique, elle n’en reste pas moins exceptionnelle. Il est rare en effet que Wall Street suspende ses activités en dehors des jours fériés habituels.
Cependant, les analystes s’accordent à dire que cette pause d’une journée ne devrait pas avoir d’impact significatif sur les cours. Les investisseurs ont d’ailleurs anticipé cette fermeture, et les volumes d’échanges étaient plus faibles que d’ordinaire ce vendredi.
Les marchés ont intégré cet événement. On ne s’attend pas à des mouvements majeurs mardi à la reprise des cotations.
Un analyste financier cité par une source proche du dossier
Une façon pour les marchés de prendre aussi le temps du recueillement et de l’hommage, avant de se tourner à nouveau vers l’avenir et les défis économiques à venir.
Un dernier adieu
Jimmy Carter s’est éteint paisiblement chez lui, entouré de sa famille et après avoir reçu des soins palliatifs ces derniers jours. Selon ses proches, il aurait affronté la mort avec la même sérénité et la même foi qui ont guidé toute sa vie.
Ses obsèques devraient avoir lieu dans les prochains jours, dans sa ville natale de Plains en Géorgie. De nombreuses personnalités du monde entier sont attendues pour lui rendre un dernier hommage.
Avec la disparition de Jimmy Carter, c’est une page de l’histoire américaine qui se tourne. Mais son héritage et son message de paix continueront assurément de guider les générations futures, aux États-Unis comme dans le reste du monde. Les marchés boursiers, en fermant leurs portes pour une journée, ont montré que son impact allait bien au-delà de la sphère politique. Un bel hommage pour un grand homme.