Culture

Les mangas oubliés ressuscités par les éditeurs français : la nostalgie au rendez-vous !

Amateurs de mangas, réjouissez-vous ! Les éditeurs français se lancent dans une quête passionnante : redonner vie aux classiques oubliés de ce genre littéraire fascinant. Des œuvres qui ont marqué l’histoire du manga au Japon dans les années 60 à 90 refont surface, pour le plus grand bonheur des nostalgiques mais aussi d’une nouvelle génération de lecteurs avides de découvertes.

Un héritage précieux à transmettre

Comme le souligne Masahiro Choya de Panini, un manga de patrimoine est avant tout une œuvre qui a su traverser les époques. Au-delà de l’aspect purement commercial, il s’agit de transmettre un pan de la culture japonaise aux générations futures. Bruno Pham d’Akata abonde en ce sens, en lançant la collection Héritages destinée à mettre en lumière ces trésors du passé.

Parmi les premiers titres ressuscités, on trouve Le Clan des Poe de la talentueuse Moto Hagio. Cette fresque vampirique avant-gardiste parue dans les années 70 n’avait pas rencontré le succès mérité lors de sa première publication en France. Mais les temps ont changé et Bruno Pham est confiant : le public est désormais plus mature et réceptif à ce type d’œuvres.

Des rééditions soignées pour séduire les lecteurs

Pour attirer l’œil des amateurs, ces mangas de légende ont droit à un traitement de faveur. Sorties en grand format, avec une nouvelle traduction, des pages couleur, des préfaces inédites… Les éditeurs mettent les petits plats dans les grands pour rendre hommage à ces œuvres cultes. Un travail qui paye, si l’on en croit les ventes :

  • 100 000 exemplaires écoulés pour l’édition deluxe d’Akira
  • 46 000 ventes pour Banana Fish depuis sa réédition
  • 10 000 exemplaires vendus en quelques mois pour Phénix, l’oiseau de feu d’Osamu Tezuka

Même avec des prix avoisinant les 30€, les fans sont au rendez-vous. La qualité est au centre des attentions, comme l’explique Jean-François Dufour d’Isan Manga :

On voulait un objet qui ne jaunisse pas avec le temps, que les gens en aient pour leur argent. Je voulais un peu retrouver le souvenir de ces intégrales de Victor Hugo en cuir que possédait mon grand-père.

Jean-François Dufour, Isan Manga

Surfer sur l’actualité pour dépoussiérer les classiques

Chez Glénat, on mise sur l’effet nouveauté pour relancer les ventes de son riche catalogue. À chaque adaptation en dessin animé ou en film de ses licences, l’éditeur en profite pour remettre en avant les mangas originaux. Une stratégie payante, comme en témoigne le succès de Parasite après la diffusion de la série sur Netflix, ou encore les ventes record d’Akira portées par le projet d’adaptation par Taika Waititi.

Donner une seconde jeunesse aux trésors inédits

Certains éditeurs vont encore plus loin en sortant des sentiers battus. C’est le pari de la maison d’édition Revival avec Fleurs de pierre d’Hisashi Sakaguchi. Un récit méconnu sur la Seconde Guerre mondiale vu du côté yougoslave, dont la réédition française a même poussé les Japonais à le ressortir de l’oubli !

Vincent Bernière, directeur éditorial, compare cela à redécouvrir Le secret de l’Espadon de Blake et Mortimer. Un joli coup qui prouve que les vieux mangas ont encore de beaux jours devant eux.

Quelques défis à relever pour conquérir tous les publics

Malgré cet engouement, des freins subsistent pour démocratiser totalement ces oeuvres rétro auprès du grand public. Le prix reste un obstacle pour les plus jeunes, tandis que le dessin old school peut en dérouter certains. Sans parler du manque de critiques spécialisées pour guider les néophytes.

Mais les éditeurs ne baissent pas les bras et multiplient les initiatives pour faire revivre ces pépites. naBan s’apprête ainsi à publier d’anciens titres de Yoshikazu Yasuhiko (Arion, Venus Wars), tandis qu’Isan mise sur des oeuvres méconnues de Tezuka comme Bomba! et Pomme mécanique.

Loin d’être has been, le manga de patrimoine a encore de belles pages à écrire. Et c’est tant mieux, car comme le résume avec justesse Bruno Pham : cette culture vivante se transmet. Alors, prêts à replonger dans vos souvenirs ou à découvrir les racines du manga ? Les éditeurs français vous attendent de pied ferme !

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