La Cour pénale internationale (CPI) a créé une véritable onde de choc en émettant des mandats d’arrêt contre plusieurs figures de premier plan impliquées dans le conflit israélo-palestinien. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef militaire du Hamas Mohammed Deif sont visés pour “crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés” depuis au moins octobre 2023. Une décision lourde de conséquences qui suscite des réactions contrastées de part et d’autre.
L’Union européenne soutient l’application des mandats d’arrêt
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a été clair : les mandats d’arrêt de la CPI doivent être “respectés et appliqués”. Il ne s’agit pas selon lui d’une “décision politique”, mais bien d’une “décision d’une cour de justice internationale” qui est “contraignante” pour les 124 États membres de la CPI. Ainsi, tous seraient obligés d’arrêter Netanyahu et les autres personnes visées sur leur territoire.
Des déplacements limités pour Netanyahu ?
Si le mandat d’arrêt est appliqué, le Premier ministre israélien verra ses possibilités de voyage sérieusement restreintes. Il risquerait en effet d’être arrêté dans n’importe lequel des États membres de la CPI. De quoi compliquer sa diplomatie et son action politique sur la scène internationale alors que le conflit avec les Palestiniens fait rage.
Israël conteste la décision, Mohammed Deif donné pour mort
Du côté israélien, on dénonce une décision politique et non judiciaire de la CPI. Benjamin Netanyahu et son gouvernement ne reconnaissent pas la compétence de la cour pour les juger. Ils mettent aussi en avant l’incertitude sur le sort de Mohammed Deif, le chef militaire du Hamas également visé par un mandat d’arrêt. Selon Israël, il aurait été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, ce que le Hamas dément.
Pressions internationales et critiques d’ONG
Au-delà des parties directement concernées, la décision de la CPI est scrutée et commentée dans le monde entier. Certaines puissances alliées d’Israël, comme les États-Unis, pourraient faire pression pour que les mandats ne soient pas appliqués. À l’inverse, de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme saluent le signal fort envoyé contre l’impunité pour les crimes de guerre, tout en regrettant qu’il intervienne si tard.
Un nouvel épisode dans un conflit sans fin
Quelles que soient les suites concrètes données à ces mandats d’arrêt, ils marquent un tournant dans le conflit israélo-palestinien et la perception de la CPI. Reste à savoir s’ils parviendront à faire évoluer la situation ou au contraire à crisper davantage les positions sur le terrain. Alors que la guerre fait rage depuis des mois, toute initiative pour établir les responsabilités de chacun est aussi sensible que nécessaire. Les prochaines semaines seront décisives pour jauger de l’impact réel de ce coup d’éclat judiciaire.