À trois jours des élections législatives anticipées, provoquées par la dissolution surprise de l’Assemblée Nationale, l’intérêt des Français pour ce scrutin ne cesse de croître. Vendredi, la participation atteignait son plus haut niveau dans le sondage quotidien Ifop-Fiducial réalisé pour Sud Radio, LCI et Le Figaro. Un engouement qui semble profiter en premier lieu au Rassemblement National de Jordan Bardella, qui bat des records dans les projections en sièges.
Le RN porté par une participation en hausse
Estimée à 67% (+3 points en une semaine), la participation au premier tour des législatives dépasserait de près de 20 points celle du précédent scrutin de 2022. Cet intérêt renouvelé des électeurs intervient dans un contexte politique chamboulé, quelques semaines à peine après les européennes qui ont vu le président Emmanuel Macron dissoudre l’Assemblée. Une décision motivée par sa volonté de obtenir une nouvelle majorité suite à cet échec dans les urnes.
Mais c’est bien le Rassemblement National qui semble en mesure de tirer profit de cette forte mobilisation. D’après les dernières projections en sièges fournies par l’Ifop-Fiducial sur la base des intentions de vote, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 155 et 185 députés. Un niveau sans précédent pour l’extrême-droite, fruits notamment de l’union des droites réalisée avec les 62 candidats issus de la frange de LR restée fidèle à Eric Ciotti malgré les mises en garde de sa direction.
Vers des duels RN/gauche au second tour ?
Si elle se confirmait dimanche, cette dynamique en faveur du RN l’installerait en position de force en vue du second tour, où ses candidats seraient présents dans plusieurs centaines de circonscriptions. Face à eux, la gauche unie sous la bannière de la NUPES semble en mesure de se qualifier dans plus de 300 territoires selon les projections, laissant présager de nombreux duels.
Une configuration favorable au Rassemblement National, qui bénéficierait des reports de voix de la droite traditionnelle face aux insoumis de Jean-Luc Mélenchon. À l’inverse, la majorité présidentielle reculerait légèrement par rapport à la précédente vague de sondages législatives, obtenant entre 170 et 200 sièges. Bien en-deça de l’objectif affiché par Emmanuel Macron, qui entend décrocher coûte que coûte la majorité absolue.
Des réserves de voix pour Renaissance
Pour espérer se maintenir au pouvoir, le président nouvellement élu devra impérativement élargir son socle électoral entre les deux tours. Des tractations seraient d’ailleurs déjà en cours avec certains élus de droite localement bien implantés, afin de nouer des alliances de second tour face à la gauche et à l’extrême-droite.
Emmanuel Macron trouvera les ressources pour conserver sa majorité. La République en Marche peut compter sur un réservoir de voix important chez les électeurs ne souhaitant pas donner les clés du pays aux extrêmes.
– Un proche du président cité par Le Figaro
Pour atteindre la barre des 289 sièges nécessaires, Renaissance et ses alliés devront donc impérativement faire le plein des électeurs refusant de choisir entre le RN et la NUPES. Une gageure loin d’être acquise, au regard d’une participation au second tour habituellement plus favorable aux oppositions qu’au pouvoir en place.
Réponse dimanche soir, avec des premiers résultats attendus dès 20h. D’ici là, Jordan Bardella et ses troupes entendent bien surfer sur les bons sondages pour galvaniser leurs électeurs, et peut-être créer la surprise en progressant encore d’ici le premier tour. Verdict dans les urnes.
