En l’espace de quelques jours, deux évènements majeurs ont mis en lumière la ferveur française : la réouverture tant attendue de la cathédrale Notre-Dame de Paris après des années de restauration, et la visite historique du pape François en Corse. Bien que distincts, ces deux moments s’éclairent mutuellement et nous invitent à tirer des leçons précieuses sur notre identité, notre capacité à transmettre et notre ouverture au monde.
L’identité, une force à assumer
Le succès populaire et patriotique autour de Notre-Dame et l’accueil chaleureux réservé au pape en Corse témoignent d’un attachement profond des Français à leurs racines. Comme l’a souligné le cardinal corse dans son homélie, « l’identité est une bénédiction ». Loin d’être un repli sur soi, assumer son identité est source de fierté, de stabilité et de résilience face aux défis.
La résurrection de ce joyau du patrimoine qu’est Notre-Dame et la célébration de la piété populaire corse agissent comme un électrochoc salutaire. Elles réveillent une part de nous-mêmes que nous avions tendance à oublier, étourdis par le tourbillon de la modernité et la peur du communautarisme. Ces évènements nous rappellent la richesse de notre héritage culturel et spirituel, socle d’une identité française à la fois singulière et multiple.
Transmettre, une responsabilité envers les générations futures
Le chantier titanesque de Notre-Dame comme la visite papale mettent en exergue notre devoir de transmission. À l’image des artisans œuvrant avec humilité et excellence à la restauration de la cathédrale, nous sommes les dépositaires d’un trésor reçu en héritage, que nous devons à notre tour léguer aux générations futures.
Transmettre ne signifie pas pour autant se complaire dans une nostalgie passéiste. Il s’agit au contraire de s’enraciner dans une histoire et une culture pour mieux se projeter vers l’avenir. Les jeunes générations sont en quête de repères et de sens. En cultivant la mémoire de ce qui nous fonde et nous dépasse, nous leur offrons des clés pour construire un avenir porteur d’espérance.
S’ouvrir au monde, une vocation française
Enfin, la portée universelle de Notre-Dame comme la venue du pape rappellent la vocation de la France au rayonnement et à l’ouverture. Loin de s’opposer, enracinement et universalité se nourrissent mutuellement. C’est en étant forts de notre identité que nous pouvons aller avec confiance à la rencontre de l’autre et apporter notre contribution au concert des nations.
Une certaine responsabilité échoit désormais à l’Église catholique. Aimer et servir le monde afin d’y « intercaler le christianisme ».
Péguy
Face à un monde en perte de repères, l’Église a un rôle particulier à jouer. En renouvelant une proposition d’espérance ancrée dans la beauté, la bonté et la vérité, elle peut contribuer à éclairer le chemin. Pour cela, elle doit relever un triple défi : rester fidèle à son message tout en dialoguant avec son temps, avoir le courage d’aller aux périphéries plutôt que de se replier sur ses certitudes, retrouver le sel de l’Évangile plutôt que le confort de l’entre-soi.
En définitive, la réouverture de Notre-Dame et la visite du pape François en Corse sont bien plus que des faits divers. Ils sont porteurs d’un message fort sur la vitalité de la ferveur française quand elle s’enracine dans son histoire pour mieux s’ouvrir au monde. À nous d’en tirer toutes les leçons pour construire l’avenir dans la fidélité créatrice à ce que nous sommes.