Imaginez un instant : vous vous réveillez un matin d’été et en allumant votre télévision, vous zappez d’un continent à l’autre au gré des épreuves olympiques qui se déroulent simultanément aux quatre coins du globe. C’est le pari un peu fou que lance Morinari Watanabe, candidat à la présidence du Comité International Olympique (CIO). Une vision révolutionnaire qui bouscule plus d’un siècle de tradition olympique.
JO sur 5 continents : le rêve d’universalité poussé à l’extrême
Dans son programme, ce dirigeant japonais de 65 ans, actuel président de la Fédération Internationale de Gymnastique, propose ni plus ni moins que d’organiser les Jeux Olympiques dans cinq villes réparties sur les cinq continents, avec une dizaine de sports par site. Le tout diffusé 24h/24 en continu à la télévision.
« J’avance pour la première fois une idée folle, mais je pense que les jeunes ont encore plus d’idées. Mon travail consiste à ouvrir la porte. »
Morinari Watanabe, candidat à la présidence du CIO
L’objectif affiché est de renforcer l’universalité et l’unité autour de l’événement planétaire que représentent les JO. D’après Watanabe, les Jeux de Paris 2024 n’ont pas suffisamment suscité ce sentiment de partage, donnant l’impression, depuis l’Asie, « d’être très éloignés ». Sa proposition vise à embarquer l’ensemble de la planète dans l’aventure olympique.
Des conditions optimales pour les athlètes
Au-delà de la symbolique, Morinari Watanabe met en avant les avantages concrets pour les sportifs. En répartissant les sports selon les spécificités climatiques de chaque zone géographique, les athlètes bénéficieraient de conditions de compétition optimales, sans avoir à concourir tôt le matin ou tard le soir pour échapper à la chaleur.
Cette approche décentralisée offrirait aussi plus d’opportunités aux pays en développement d’accueillir des épreuves olympiques et de profiter des retombées. Un levier de croissance et d’héritage que le mouvement olympique peine parfois à saisir.
Rassembler malgré la distance
Mais comment préserver l’esprit de partage et de rencontre, si cher à l’olympisme, sans le symbole du village olympique réunissant tous les athlètes ? Là encore, le candidat japonais a une idée. Il imagine un « forum olympique sous un seul toit » qui se tiendrait après les compétitions. L’occasion de réunir les sportifs et de célébrer ensemble les Jeux, dans un esprit festif et fraternel.
Un pari audacieux et visionnaire
Bien sûr, la proposition de Morinari Watanabe détonne et soulève de nombreuses questions pratiques, logistiques et financières. Certains y verront une utopie, d’autres un projet précurseur et inspirant. Son idée a le mérite de repenser en profondeur le modèle olympique à l’heure où les candidatures pour accueillir les JO se raréfient.
« Que cela se produise ou non n’est pas si important : nous devons ouvrir des discussions et proposer de nouvelles idées. »
Morinari Watanabe
Avec cette proposition disruptive, le dirigeant japonais bouscule les lignes et s’impose comme la figure iconoclaste de la course à la présidence du CIO. Il incarne une certaine vision de l’audace et du renouveau, quitte à bousculer plus d’un siècle de tradition olympique.
Un outsider ambitieux et réformateur
S’il est élu en mars 2025, Morinari Watanabe deviendrait le premier président asiatique du CIO. Pour l’heure, il fait figure d’outsider face à des poids lourds comme David Lappartient, patron du cyclisme mondial ou Sebastian Coe, président de World Athletics.
Mais sa proposition pourrait séduire les plus jeunes membres du CIO, en phase avec sa volonté de réforme et d’ouverture. Lui qui veut « ouvrir des portes » pourrait bien créer la surprise et bousculer la campagne.
Alors, verrons-nous un jour les anneaux olympiques flotter simultanément sur les cinq continents ? Rien n’est moins sûr. Mais en osant lancer cette idée un peu folle, Morinari Watanabe a le mérite d’imaginer un nouveau futur pour les Jeux et de stimuler les discussions autour d’une nécessaire évolution du plus grand événement sportif de la planète.
Une chose est sûre : en ces temps de désenchantement olympique, ce candidat inclassable a au moins réussi son pari de faire rêver, un bref instant, la planète olympique toute entière. Et si c’était finalement ça, l’essentiel ?
