ActualitésPolitique

Les Insoumis Menacent Macron de Destitution Suite au Résultat des Législatives

La France Insoumise accuse Macron de bafouer le résultat des législatives et brandit la menace d'une procédure de destitution. Les Insoumis exigent la nomination de Lucie Castets à Matignon, sans quoi ils promettent d'utiliser "tous les moyens constitutionnels" pour démettre le président. Une crise politique majeure se profile à l'horizon...

C’est un véritable séisme politique qui secoue actuellement la France. Alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à nommer un nouveau Premier ministre, la France Insoumise monte au créneau et brandit la menace d’une procédure de destitution à l’encontre du président de la République. En cause : le refus du chef de l’État de tenir compte du résultat des élections législatives de juillet dernier, qui ont vu la coalition de gauche emmenée par LFI arriver en tête.

Un “coup de force institutionnel” selon les Insoumis

Dans une tribune publiée ce dimanche, les cadres de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard, accusent Emmanuel Macron de se livrer à un “coup de force institutionnel contre la démocratie”. Ils dénoncent la volonté du président de nommer un Premier ministre sans tenir compte de la nouvelle donne parlementaire issue des urnes.

Nous donnons à cette tribune un rôle concret d’avertissement solennel.

Les signataires de la tribune

Pour les Insoumis, le chef de l’État doit impérativement nommer Lucie Castets, la représentante du Nouveau Front populaire arrivé en tête aux législatives, au poste de Première ministre. Un scénario balayé par Emmanuel Macron, qui estime que la députée LFI ne parviendrait pas à réunir une majorité suffisante à l’Assemblée nationale pour gouverner.

La menace d’une procédure de destitution

Face à ce qu’ils considèrent comme un “déni de démocratie”, les Insoumis haussent le ton et agitent le spectre d’une procédure de destitution à l’encontre d’Emmanuel Macron. Ils invoquent pour cela l’article 68 de la Constitution, qui permet au Parlement de démettre le président en cas de “manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat”.

Emmanuel Macron doit savoir que seront utilisés tous les moyens constitutionnels de le démettre plutôt que nous soumettre à son mauvais coup contre la règle de base de la démocratie : en France, le seul maître est le vote populaire.

Les signataires de la tribune

Une menace qui ne manque pas de faire réagir dans la classe politique. Si une telle procédure venait à être enclenchée, elle devrait cependant franchir de nombreux obstacles pour aboutir, à commencer par une adoption à la majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Les autres forces de gauche embarrassées

Si LFI entend agir sur “une base aussi collective que possible” en associant les autres composantes de la NUPES à sa démarche, les écologistes et les socialistes semblent pour l’heure embarrassés par cette initiative. Interrogée par La Tribune, la cheffe des Verts Marine Tondelier botte en touche :

Je n’ose imaginer qu’Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets. En tout cas, mon énergie et celle des Écologistes sont prioritairement employées à ce qu’il le fasse.

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV

De son côté, le Parti socialiste n’a pas souhaité commenter les propos des Insoumis. En interne, on semble peu enclin à s’associer à ce qui est perçu comme une “manœuvre politique” de LFI pour mettre la pression sur Emmanuel Macron.

Vers une crise politique majeure ?

Quoi qu’il en soit, cette initiative de la France Insoumise promet d’électriser encore un peu plus le climat politique, déjà particulièrement tendu depuis les élections législatives. Si Emmanuel Macron décidait effectivement de passer outre le résultat des urnes en nommant un Premier ministre issu de son camp, nul doute que la gauche, LFI en tête, monterait au créneau pour dénoncer un passage en force.

Une situation qui pourrait déboucher sur une crise politique majeure, avec un exécutif confronté à une opposition déterminée à en découdre et à utiliser tous les leviers à sa disposition pour contester la légitimité du pouvoir en place. Un scénario dont la France se passerait bien, alors que le pays est déjà confronté à de multiples défis sur le plan économique et social.

Les prochains jours s’annoncent donc décisifs. Emmanuel Macron, qui doit recevoir les chefs de parti et les présidents de groupes parlementaires vendredi prochain, est plus que jamais sous pression. S’il veut éviter une nouvelle crise politique, il devra manœuvrer avec habileté et trouver le moyen de composer avec des forces politiques qui n’ont visiblement pas l’intention de lui faciliter la tâche. Un vrai casse-tête en perspective pour le chef de l’État.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.