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Les Implants Vaginaux : Une Épidémie Silencieuse en France ?

Les plaintes concernant les implants vaginaux s'accumulent en France. Douleurs chroniques, infections, lésions... Les femmes brisent le silence sur ce scandale sanitaire encore méconnu. Une enquête est en cours, mais l'ampleur du problème reste sous-estimée selon les avocates des victimes.

Alors que les scandales sanitaires se succèdent, un nouveau front semble s’ouvrir en France : celui des implants vaginaux. Depuis plusieurs années, des femmes dénoncent les effets secondaires graves liés à la pose de ces dispositifs médicaux censés traiter les descentes d’organes ou l’incontinence urinaire. Aujourd’hui, elles sont plus de 100 à avoir franchi le pas de la plainte, et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg selon leurs avocates.

Une trentaine de nouvelles plaintes

Le 8 juillet dernier, une trentaine de femmes supplémentaires ont déposé plainte dans le cadre de l’enquête menée à Paris pour tromperie aggravée et blessures involontaires. Elles rejoignent ainsi la cohorte des patientes qui dénoncent depuis 2020 les graves complications survenues suite à la pose de bandelettes sous-urétrales et de prothèses de renfort pelvien.

Selon les avocates représentant désormais 113 plaignantes, l’ampleur du problème est encore sous-évaluée : « Des femmes continuent à nous contacter, ce qui montre que le phénomène est sans doute bien plus vaste qu’on ne le pense », soulignent-elles.

Des effets secondaires dévastateurs

Parmi les effets indésirables rapportés par les patientes, on retrouve :

  • Douleurs chroniques
  • Incontinence
  • Infections récurrentes
  • Saignements
  • Lésions des tissus

Ces complications seraient liées à la présence de polypropylène, un matériau synthétique utilisé dans la fabrication des implants. Les plaignantes accusent les laboratoires d’avoir sciemment minimisé, voire dissimulé les risques, notamment la difficulté, parfois même l’impossibilité, de retirer ces dispositifs une fois implantés.

Un combat de longue haleine

Si des procédures ont déjà été menées à l’étranger, notamment aux États-Unis où certains implants sont désormais interdits, la France semble à la traîne. La pose des prothèses par voie vaginale est suspendue depuis 2019, mais celles posées par voie abdominale et certaines bandelettes restent autorisées.

Pour Anne-Laure Castelli, à l’origine du collectif « Balance ta bandelette » qui regroupe plus de 1000 personnes, le combat est loin d’être terminé : « On se bat pour toutes ces femmes, pour que ces bandelettes soient interdites. Le taux de complication est largement sous-évalué en France. »

Une enquête qui avance trop lentement

L’enquête préliminaire ouverte en avril 2021 au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris avance, plusieurs dizaines de patientes ayant déjà été entendues par les enquêteurs de l’Office de lutte contre les atteintes à la santé publique (OCLAESP). Mais pour les avocates des plaignantes, le rythme est trop lent face à l’urgence de la situation.

« Nous nous réjouissons pour les plaignantes de l’avancée de l’enquête. Mais des femmes continuent à nous contacter, ce qui montre que l’ampleur du problème est sans doute encore sous-évaluée », insistent-elles.

Vers un nouveau scandale sanitaire ?

Alors que le nombre de plaintes ne cesse d’augmenter et que les témoignages de femmes brisées s’accumulent, difficile de ne pas faire le parallèle avec d’autres scandales sanitaires qui ont secoué la France ces dernières années, du Mediator aux prothèses PIP en passant par la Dépakine.

Face à l’ampleur que semble prendre cette affaire, il est urgent que les autorités de santé et la justice se saisissent pleinement du dossier. Car derrière chaque plainte se cache le calvaire d’une femme dont la vie a basculé suite à une intervention chirurgicale censée améliorer son quotidien. Un combat pour la reconnaissance de leurs souffrances et pour que de tels drames ne se reproduisent plus.

Le chemin est encore long, mais nous n’abandonnerons pas. Nous devons obtenir justice pour toutes ces femmes brisées et faire en sorte que plus jamais d’autres n’aient à subir ce que nous avons vécu.

Anne-Laure Castelli, fondatrice du collectif “Balance ta bandelette”

« Nous nous réjouissons pour les plaignantes de l’avancée de l’enquête. Mais des femmes continuent à nous contacter, ce qui montre que l’ampleur du problème est sans doute encore sous-évaluée », insistent-elles.

Vers un nouveau scandale sanitaire ?

Alors que le nombre de plaintes ne cesse d’augmenter et que les témoignages de femmes brisées s’accumulent, difficile de ne pas faire le parallèle avec d’autres scandales sanitaires qui ont secoué la France ces dernières années, du Mediator aux prothèses PIP en passant par la Dépakine.

Face à l’ampleur que semble prendre cette affaire, il est urgent que les autorités de santé et la justice se saisissent pleinement du dossier. Car derrière chaque plainte se cache le calvaire d’une femme dont la vie a basculé suite à une intervention chirurgicale censée améliorer son quotidien. Un combat pour la reconnaissance de leurs souffrances et pour que de tels drames ne se reproduisent plus.

Le chemin est encore long, mais nous n’abandonnerons pas. Nous devons obtenir justice pour toutes ces femmes brisées et faire en sorte que plus jamais d’autres n’aient à subir ce que nous avons vécu.

Anne-Laure Castelli, fondatrice du collectif “Balance ta bandelette”
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