Depuis quelques années, les huiles de graines font l’objet d’un débat passionné dans le monde de la nutrition et de la santé. Accusées par certains de provoquer une inflammation chronique et une multitude de problèmes digestifs, elles restent pourtant largement utilisées dans nos cuisines. Alors, faut-il jeter nos bouteilles d’huile de canola, de maïs ou de tournesol ? Le Dr Will Bulsiewicz, gastro-entérologue renommé, apporte un éclairage nuancé sur cette question épineuse.
Les huiles de graines, coupables désignées de tous nos maux ?
Canola, maïs, pépins de raisin, arachide, soja, tournesol… Ces huiles de graines ont envahi nos placards, mais aussi la controverse. Pointées du doigt comme responsables d’inflammation chronique et de troubles digestifs, elles sont devenues les bêtes noires de certains gourous de la nutrition. Pourtant, elles restent largement utilisées, y compris dans des recettes réputées saines. Alors, quelle est la vérité ?
Remplacer les acides gras saturés : un moindre mal ?
Selon le Dr Bulsiewicz, la question clé est : “A quoi compare-t-on ces huiles ?” De fait, les plus fervents détracteurs des huiles de graines minimisent souvent les dangers des acides gras saturés, comme le beurre ou l’huile de coco. Pourtant, des études montrent que remplacer ces graisses saturées par des huiles de graines permet de réduire l’inflammation.
Les huiles de graines peuvent être inflammatoires dans un certain contexte, si vous consommez trop de calories, trop d’huile et pas assez de fibres.
Dr Will Bulsiewicz, gastro-entérologue
L’huile d’olive vierge extra, reine incontestée
Si les huiles de graines ont un rôle à jouer face aux acides gras saturés, elles ne sont pas pour autant la panacée. Le Dr Bulsiewicz privilégie avant tout l’huile d’olive vierge extra, riche en graisses saines et en antioxydants anti-inflammatoires. Il recommande aussi d’éviter les produits frits, qui génèrent des composés indésirables même avec une huile de qualité.
Un problème de quantité plus que de qualité
En fin de compte, c’est surtout l’excès de calories et le manque de fibres qui favorisent l’inflammation, plus que la nature de l’huile elle-même. Les huiles de graines étant souvent présentes dans des aliments ultra-transformés, il est facile d’en consommer trop sans s’en rendre compte.
- Pour limiter l’inflammation, privilégiez l’huile d’olive vierge extra
- Évitez les produits frits, même avec une huile de qualité
- Modérez votre consommation de calories et d’huile en général
- Augmentez votre apport en fibres via les fruits, légumes et céréales complètes
En conclusion, si les huiles de graines ne méritent pas leur procès en sorcellerie, elles ne sont pas non plus la solution miracle. La clé, comme souvent, réside dans la modération et l’équilibre. En privilégiant l’huile d’olive vierge extra, en évitant les produits frits et en veillant à sa consommation globale de calories et de fibres, on peut limiter l’inflammation chronique sans pour autant diaboliser une famille entière d’huiles végétales.