C’est une figure majeure de l’histoire américaine qui s’est éteinte. Jimmy Carter, 39e président des États-Unis de 1977 à 1981, est décédé samedi 30 décembre à l’âge de 100 ans, laissant derrière lui un héritage empreint d’humanisme et d’engagement en faveur de la paix. Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages affluent du monde entier pour saluer la mémoire de cet homme d’État hors du commun.
Un parcours politique guidé par des valeurs fortes
Né en 1924 dans une petite ville de Géorgie, Jimmy Carter grandit dans une famille d’agriculteurs baptistes très pratiquants. Ces racines modestes et cette foi profonde imprégneront durablement sa vision du monde et son action politique. Après des études à l’académie navale d’Annapolis et une carrière d’officier dans la marine, il se lance en politique dans les années 1960 et devient gouverneur de Géorgie en 1971.
Son élection surprise à la présidence des États-Unis en 1976 marque un tournant. Dans un pays encore secoué par le scandale du Watergate, Jimmy Carter incarne une nouvelle forme de leadership, fondée sur l’intégrité, la transparence et une foi inébranlable dans les valeurs démocratiques américaines. Son mandat sera notamment marqué par la signature des accords de Camp David, première étape décisive vers la paix entre Israël et l’Égypte.
L’engagement humanitaire d’un prix Nobel de la paix
Après son départ de la Maison-Blanche en 1981, Jimmy Carter se consacre avec son épouse Rosalynn au travail de la Fondation Carter Center, qu’ils ont créée pour promouvoir le développement, la santé et la résolution pacifique des conflits à travers le monde. Ses efforts infatigables au service des causes humanitaires lui vaudront le prix Nobel de la paix en 2002.
Jimmy Carter nous a appris à tous et à toutes ce que veut dire vivre avec élégance, dignité, justice et au service des autres.
Barack Obama, ancien président des États-Unis
Médiateur de l’ombre, il continuera jusqu’au bout à œuvrer discrètement pour faire avancer la paix et la démocratie aux quatre coins du globe. Son travail acharné et son dévouement forcent l’admiration, y compris chez ses anciens adversaires politiques.
Un président humble et accessible
Malgré les plus hautes fonctions qu’il a occupées, Jimmy Carter est toujours resté fidèle à ses racines et à son mode de vie simple. Refusant de capitaliser sur son statut d’ancien président, il est retourné vivre à Plains, sa ville natale de 600 âmes, dans une modeste maison de rancher.
Homme de convictions, profondément attaché à sa foi, il enseignera longtemps à l’école du dimanche de sa paroisse baptiste. Une humilité et une droiture saluées aujourd’hui par tous ceux qui ont croisé son chemin.
Son engagement inébranlable en faveur du bien-être des populations aux États-Unis et dans le monde entier restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Une pluie d’hommages venus du monde entier
Au-delà des clivages politiques, la disparition de Jimmy Carter suscite une rare unanimité. De ses successeurs à la Maison-Blanche aux dirigeants étrangers, tous saluent la mémoire d’un «homme de principes et de foi», qui aura œuvré tout au long de sa vie pour «un monde meilleur et plus juste».
- Bill Clinton : «Guidé par sa foi, le président Carter a vécu au service des autres, jusqu’à la toute fin.»
- Joe Biden : « Jimmy Carter était un homme de principe, de foi et d’humilité.»
- Emmanuel Macron : «La France adresse ses pensées émues à sa famille et au peuple américain.»
À l’image de sa vie placée sous le signe du don de soi et de l’altruisme, Jimmy Carter laisse derrière lui un héritage précieux, celui d’une Amérique fidèle à ses valeurs fondatrices de liberté, de justice et de progrès partagé. Un idéal qui, à l’heure de l’ultime adieu, résonne plus que jamais comme un appel vibrant à poursuivre son combat pour une humanité réconciliée.