Alors que les tensions commerciales s’intensifient à l’échelle mondiale, la Chine monte au créneau pour défendre le multilatéralisme. Lors de son discours d’ouverture au Forum économique mondial de Davos, le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang a mis en garde contre les guerres commerciales qui n’ont « pas de vainqueur ».
Ce plaidoyer intervient dans un contexte particulièrement tendu. Le président américain Donald Trump, à peine réinvesti, a promis de relever les droits de douane sur les produits mexicains et canadiens. Si la Chine n’est pas immédiatement visée, M. Trump avait envisagé pendant sa campagne d’appliquer des surtaxes de 60%, voire davantage, aux produits chinois.
Un appel au dialogue et à la coopération
Face à ces menaces, le vice-Premier ministre chinois a martelé que « le protectionnisme ne mène nulle part ». Il a défendu avec force le multilatéralisme, alors qu’une « lutte acharnée » est selon lui en cours entre défenseurs et opposants à la mondialisation.
Ding Xuexiang a appelé à « promouvoir la sécurité et la paix par la coopération », et à « résoudre les disputes et les différends par le dialogue ». Un message qui résonne particulièrement dans le contexte des nombreux désaccords qui opposent Pékin et Washington, malgré des signes d’apaisement ces derniers jours.
Le changement climatique, un enjeu majeur
Au-delà des questions commerciales, le vice-Premier ministre chinois a aussi réclamé « une approche cohérente face au changement climatique ». Il a notamment demandé « d’empêcher les frictions économiques et commerciales de freiner les progrès de la transition verte » et « d’éviter d’ériger des barrières vertes qui empêcheraient une coopération économique et commerciale normale ».
Une allusion probable aux tensions croissantes avec l’Union européenne, qui a lancé plusieurs enquêtes sur des produits chinois et notamment imposé l’an dernier des surtaxes sur les voitures électriques fabriquées en Chine. La question environnementale s’impose donc comme un enjeu majeur des relations économiques internationales.
Vers une désescalade des tensions ?
Si le discours de Ding Xuexiang sonne comme un avertissement, il laisse aussi entrevoir des perspectives d’apaisement. Le président chinois Xi Jinping a ainsi dit espérer un « bon départ » dans les relations entre la Chine et les États-Unis, après un entretien téléphonique jugé positif avec Donald Trump.
Reste à savoir si ces déclarations se traduiront par des actes concrets. Les sujets de friction restent nombreux entre les deux premières puissances économiques mondiales, du statut de Taïwan aux revendications territoriales en mer de Chine, en passant par les droits de l’Homme ou la sécurité informatique.
À Davos, le vice-Premier ministre chinois a en tout cas voulu donner des gages de bonne volonté, en réaffirmant l’attachement de son pays au multilatéralisme et à la coopération internationale. Un message qui s’adresse autant à Washington qu’aux autres grandes puissances, à l’heure où les tentations protectionnistes se font de plus en plus pressantes.
Il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales.
Ding Xuexiang, vice-Premier ministre chinois
Un équilibre fragile
Au final, le discours de Ding Xuexiang illustre la complexité des relations économiques internationales à l’heure actuelle. Entre volonté d’apaisement et fermeté sur les principes, la Chine tente de trouver un équilibre dans un contexte particulièrement instable.
Une chose est sûre : l’issue des tensions commerciales actuelles aura des répercussions majeures sur l’économie mondiale. Et si la Chine semble décidée à jouer la carte du multilatéralisme, la partie est loin d’être gagnée face aux tentations protectionnistes qui se multiplient. L’avenir des relations économiques internationales reste plus que jamais incertain.
