Un rebondissement inattendu secoue l’une des affaires criminelles les plus célèbres des États-Unis. Les frères Lyle et Erik Menendez, condamnés à la prison à vie pour le meurtre brutal de leurs parents en 1989, demandent aujourd’hui la grâce au gouverneur de Californie. Cette requête surprise intervient alors qu’une série Netflix vient de remettre en lumière leur histoire qui avait choqué l’Amérique.
Un double meurtre qui a fasciné le pays
Le 20 août 1989, José et Kitty Menendez sont retrouvés criblés de balles dans leur luxueuse demeure de Beverly Hills. Leurs fils Lyle, 21 ans, et Erik, 18 ans, sont rapidement suspectés. Ils finissent par avouer être les auteurs de ce crime odieux, affirmant avoir agi en réponse aux abus sexuels que leur père leur faisait subir depuis des années.
Leur procès, premier du genre à être entièrement filmé et diffusé à la télévision, captive les Américains bien avant l’affaire O.J. Simpson. L’opinion se divise entre ceux qui voient les frères comme des victimes cherchant à échapper à un bourreau, et ceux qui les considèrent comme de froids calculateurs, motivés par l’appât du gain et l’héritage de 14 millions de dollars.
Un premier procès sans verdict
En 1993, après un procès marathon de plus de 5 mois, les jurés ne parviennent pas à se mettre d’accord. Le juge est contraint de prononcer un non-lieu, laissant les frères Menendez libres mais toujours présumés coupables aux yeux d’une partie de l’opinion.
La condamnation à perpétuité
Il faut attendre 1996 et un second procès pour que les frères soient condamnés à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Cette fois, le juge refuse que soient examinées les accusations d’abus sexuels qui auraient pu atténuer leur responsabilité. Lyle et Erik sont reconnus coupables de meurtres avec préméditation.
La série Netflix ravive l’intérêt pour l’affaire
Près de 30 ans après les faits, Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story débarque sur Netflix. Cette fiction, suivie d’un documentaire, replace le parcours des frères sous les projecteurs. Dans un monde post #MeToo plus attentif aux victimes de violences sexuelles, elle suscite un élan de sympathie inattendu envers les deux hommes. Des stars comme Kim Kardashian prennent publiquement position en leur faveur.
Le procureur soutient leur demande de grâce
Fait remarquable, le procureur de Los Angeles George Gascon apporte son soutien à la requête des frères Menendez auprès du gouverneur Gavin Newsom. Il souligne que l’époque, pour des raisons culturelles, n’était pas encline à croire les victimes masculines d’agressions sexuelles. Une audience est prévue en décembre pour réexaminer leur condamnation et éventuellement les rendre éligibles à une libération conditionnelle.
Après plus de trois décennies derrière les barreaux, les frères Menendez peuvent-ils espérer recouvrer un jour la liberté ? La décision finale reviendra au gouverneur, mais il est clair que le vent a tourné en leur faveur dans l’opinion. L’affaire souligne à quel point la perception des crimes, des châtiments et des drames humains peut évoluer avec le temps et les mentalités.