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Les Français de plus en plus touchés par le surendettement en 2024

Les dossiers de surendettement déposés à la Banque de France ont bondi de 14% au 1er semestre 2024. Qui sont les Français les plus touchés ? Quelles dettes pèsent le plus dans leur budget ? La Banque de France tire la sonnette d'alarme face à cette situation préoccupante...

Le spectre du surendettement plane à nouveau sur les ménages français. Selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France, les dépôts de dossiers de surendettement ont grimpé de 14% au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Une hausse inquiétante qui témoigne des difficultés croissantes rencontrées par de nombreux Français pour joindre les deux bouts.

Près de 70 000 dossiers déposés en 6 mois

Du 1er janvier au 30 juin 2024, pas moins de 69 336 dossiers de surendettement ont été déposés auprès de la Banque de France. Si ce chiffre reste inférieur de 10% à celui enregistré sur les six premiers mois de 2019, avant la crise du Covid-19, il traduit néanmoins une précarité financière grandissante au sein de la population.

En juin 2024, à lui seul, le nombre de dépôts s’est stabilisé à un niveau élevé avec 10 944 dossiers, contre 10 876 en juin 2023. La courbe du surendettement repart donc nettement à la hausse après une accalmie post-pandémie.

Un phénomène qui touche d’abord les femmes et les 35-54 ans

Le profil type de la personne surendettée se dessine à travers les statistiques de la Banque de France. Les femmes sont surreprésentées parmi les dossiers déposés. Près d’un surendetté sur deux a entre 35 et 54 ans, c’est-à-dire en pleine vie active. Les trois quarts sont locataires de leur logement et 15% sont hébergés par un tiers.

Les dettes liées aux charges courantes, comme les loyers, factures d’énergie ou de télécommunications, grèvent majoritairement le budget des ménages surendettés, avant même les crédits à la consommation.

Banque de France

Garantir l’accès aux services bancaires de base

Pour prévenir l’exclusion bancaire des plus fragiles, la Banque de France est chargée de veiller à l’application du “droit au compte”. Ce dispositif permet à toute personne résidant en France de bénéficier gratuitement d’un compte et des services bancaires essentiels. Au premier semestre 2024, les désignations de droit au compte ont cependant baissé de 9% sur un an, avec 14 422 procédures.

Incidents de paiement et interdictions bancaires en hausse

Autre indicateur préoccupant : les inscriptions au Fichier national des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers (FICP) ont bondi de 6% au premier semestre 2024. Pas moins de 455 506 incidents ont ainsi été recensés. Côté chèques, les interdictions bancaires ont diminué de 8% mais restent à un niveau élevé avec 357 043 cas.

Une demande croissante d’accompagnement

Face à la dégradation de leur situation financière, de plus en plus de particuliers se tournent vers la Banque de France pour obtenir des informations et un accompagnement. Les sollicitations ont ainsi progressé de 9% sur les six premiers mois de 2024, dépassant le million de demandes. La fréquentation des pages dédiées à l’inclusion financière sur le site internet de l’institution a également grimpé de 13%.

Ces chiffres du surendettement sont d’autant plus alarmants qu’ils interviennent dans un contexte de crise du pouvoir d’achat qui affecte de larges pans de la population française. Avec une inflation qui reste élevée et des salaires qui peinent à suivre, l’équilibre budgétaire devient un véritable casse-tête pour de nombreux ménages.

La Banque de France appelle donc à la vigilance face au risque de précarité financière. Elle incite les personnes en difficulté à ne pas attendre pour solliciter un accompagnement et trouver des solutions. Car si le surendettement n’est pas une fatalité, il peut vite devenir un engrenage difficile à enrayer.

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