Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans son deuxième automne, les forces russes semblent avoir repris l’initiative dans l’est de l’Ukraine. Selon une source proche du ministère russe de la Défense, l’armée de Moscou aurait réussi à s’emparer d’un village clé dans le sud du Donbass, une région que le président Vladimir Poutine considère comme sa “priorité” dans ce conflit.
Une avancée stratégique pour les Russes
D’après le communiqué officiel, les troupes russes auraient “libéré” le village de Iasna Poliana, situé dans la région de Donetsk. Cette petite localité revêt une importance stratégique de par sa position, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Vougledar, une ville récemment tombée aux mains des forces de Moscou.
La prise de Iasna Poliana offre ainsi aux Russes un nouveau point d’appui pour poursuivre leur offensive vers l’ouest et le nord. Ils se rapprochent notamment de Kourakhové, une cité industrielle dont ils ne seraient plus qu’à une vingtaine de kilomètres. Des informations font état d’une progression russe au nord, à l’est et au sud de cette ville stratégique.
L’offensive russe s’accélère dans le Donbass
Selon une analyse de données réalisée par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), l’armée russe aurait progressé de 478 km² en territoire ukrainien depuis le début du mois d’octobre. Il s’agit de son gain territorial le plus important sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines du conflit. Les deux tiers de ces avancées, soit 324 km2, ont été réalisés dans la seule région de Donetsk.
Si les experts militaires constatent une accélération de l’avancée russe, ils nuancent toutefois en indiquant qu’il n’y a pas pour l’instant d’effondrement des lignes ukrainiennes. Les forces de Kiev parviennent à contenir l’offensive adverse, mais au prix de lourdes pertes. Moins nombreuses et moins bien équipées que leurs adversaires, elles semblent à la peine face à la puissance de feu russe.
Pokrovsk, un verrou qui pourrait sauter
La ville de Pokrovsk, nœud logistique crucial pour l’armée ukrainienne dans la région de Donetsk, cristallise les inquiétudes. Les troupes russes ne se trouveraient plus qu’à environ 6 km de cette cité de près de 70 000 habitants. Sa chute constituerait un coup dur pour les forces de Kiev, qui perdraient un point d’appui essentiel dans la région.
Certaines sources évoquent également un possible renfort de troupes nord-coréennes pour épauler les soldats russes dans leur offensive. Selon Washington et Séoul, quelque 10 000 soldats de Pyongyang seraient déjà présents en Russie, une information démentie par Moscou mais qui alimente les spéculations.
L’ennemi, utilisant sa supériorité numérique en personnel et en équipement, poursuit des opérations d’assaut intensives dans plusieurs zones.
Oleksandre Syrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne
Face à cette situation préoccupante, le haut commandement ukrainien multiplie les appels à l’aide auprès de ses alliés occidentaux. Oleksandre Syrsky a ainsi plaidé pour un renforcement urgent du soutien militaire américain lors d’un entretien avec le général Christopher Cavoli. Reste à savoir si ces renforts arriveront à temps pour enrayer la dynamique russe dans le Donbass.
Une guerre d’usure qui s’enlise
Alors que le conflit entre dans son 9ème mois, aucune des deux parties ne semble en mesure d’emporter une victoire décisive à court terme. La Russie, malgré ses récents succès, peine à convertir ses avancées tactiques en gains stratégiques durables. L’Ukraine, de son côté, s’accroche avec l’énergie du désespoir à ses positions dans le Donbass, consciente que la perte de cette région porterait un coup terrible au moral de ses troupes et de sa population.
Dans ce contexte, beaucoup craignent de voir le conflit s’enliser dans une interminable guerre d’usure, où chaque kilomètre de territoire sera âprement disputé au prix de lourdes pertes humaines et matérielles. Une perspective peu réjouissante, qui souligne l’urgence de trouver une issue diplomatique à ce drame.
- Les forces russes progressent dans l’est de l’Ukraine, notamment dans la région de Donetsk
- La prise du village de Iasna Poliana offre un nouvel axe d’attaque vers l’ouest et le nord
- Les troupes ukrainiennes résistent mais semblent en difficulté face à la puissance russe
- La ville stratégique de Pokrovsk pourrait tomber prochainement aux mains de Moscou
Alors que l’hiver approche, la situation sur le front du Donbass semble plus favorable aux Russes, qui grignotent lentement mais sûrement du terrain. Les prochaines semaines seront décisives pour voir si l’Ukraine peut enrayer cette dynamique ou si Moscou parviendra à faire basculer le rapport de force en sa faveur. Une chose est sûre : dans cette guerre cruelle, civils comme militaires continueront hélas de payer le prix fort.