Les fêtes traditionnelles du Durbar de Kano, qui se tiennent deux fois par an dans la plus grande ville du nord du Nigeria, viennent d’être inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Un événement haut en couleurs et chargé de symbolique pour les communautés locales.
Un festival ethnique rassembleur
Selon Hajo Sani, représentante de l’UNESCO au Nigeria, le Durbar est bien plus qu’un simple défilé. C’est un puissant festival socioculturel qui unit de nombreux groupes ethniques comme les Haoussas, les Fulanis, les Arabes, les Nupes, les Yorubas et les Touaregs autour de la culture musulmane haoussa dominante.
Une tradition séculaire
Depuis le XVe siècle, ces impressionnantes parades équestres rythment la vie de plusieurs villes du nord du Nigeria à l’occasion des fêtes musulmanes de l’Aïd el-Fitr et de l’Aïd el-Kabir. À Kano, mégalopole de près de 4 millions d’habitants, elles revêtent un éclat tout particulier.
Le Durbar est un festival de couleurs, de respect, de fierté et d’harmonie
Hajo Sani, représentante de l’UNESCO au Nigeria
Quatre processions, chacune avec sa symbolique
D’après le site de l’UNESCO, il existe quatre processions distinctes, ayant chacune un objectif spécifique, un calendrier et des costumes propres :
- Le défilé de l’émir dans les différents quartiers de la ville
- L’hommage des populations à leur émir, symbole d’acceptation et de soutien
- Deux autres processions aux fonctions spécifiques
Un moteur économique et identitaire
Au-delà de sa dimension festive et religieuse, le Durbar constitue une véritable industrie créatrice d’emplois et favorisant l’autonomie économique des communautés impliquées selon Mme Sani. Né à Kano, il s’est depuis répandu dans de nombreux États du nord du Nigeria, devenant même un événement incontournable dans la capitale fédérale Abuja.
Une reconnaissance attendue
L’inscription des fêtes du Durbar de Kano au patrimoine immatériel de l’UNESCO vient couronner des siècles de traditions. Elle rejoint d’autres sites nigérians déjà distingués comme le paysage culturel de Sukur ou la forêt sacrée d’Osun-Oshogbo. Une fierté pour tout un peuple.
Malgré quelques tensions sécuritaires ayant conduit à l’annulation du Durbar en juin 2022 à Kano, cette reconnaissance de l’UNESCO devrait donner un nouvel élan à ce festival aux racines séculaires, témoin vivant de la richesse culturelle du Nigeria. Une invitation au voyage et à la découverte pour les visiteurs du monde entier.
