La Chine observe avec inquiétude la composition de la future administration américaine sous Donald Trump. Plusieurs faucons anti-Pékin, connus pour leurs positions intransigeantes, occuperont des postes clés et promettent une confrontation avec le géant asiatique. Leurs propos virulents suscitent la circonspection des dirigeants chinois.
Le sénateur Marco Rubio en première ligne
Parmi les personnalités les plus en vue figure Marco Rubio, sénateur de Floride pressenti pour devenir secrétaire d’État. Cet opposant notoire à la Chine fait déjà l’objet de sanctions chinoises pour son activisme contre les politiques de Pékin au Xinjiang et à Hong Kong. Selon le professeur Wu Xinbo de l’université Fudan de Shanghai, « Ces faucons sont non seulement très durs sur les questions chinoises, mais ils sont aussi susceptibles d’agir sans se soucier des conséquences ».
Marco Rubio était un ardent défenseur d’une loi américaine de 2021 visant à lutter contre le supposé « travail forcé » des Ouïghours au Xinjiang. Dans un discours en 2023, il avait martelé que le découplage des économies américaine et chinoise « définira le XXIe siècle ».
D’autres nominations inquiétantes pour Pékin
Marco Rubio n’est pas le seul partisan d’une ligne dure envers la Chine. John Ratcliffe, pressenti pour diriger la CIA, a affirmé que le Covid-19 s’était échappé d’un laboratoire de Wuhan. Mike Waltz, qui devrait être conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que Washington était en « Guerre froide avec le Parti communiste chinois ». Il a appelé à armer Taïwan dès maintenant en tirant les leçons de la guerre en Ukraine.
Ils ont des moyens de pression sur notre économie. Ils influencent notre société. Ils disposent d’une armée de lobbyistes non rémunérés ici à Washington.
Marco Rubio à propos de la Chine
Taïwan se réjouit, Pékin s’inquiète
Ces nominations sont une bonne nouvelle pour Taïwan. « On peut s’attendre à beaucoup de politiques favorables à Taïwan », prédit Fang-yu Chen, professeur à l’université Soochow de Taipei. Mais elles risquent de provoquer la colère de Pékin, qui y verrait une remise en cause des engagements américains.
La diplomatie chinoise refuse pour l’instant de commenter l’équipe de Donald Trump. Le président élu a certes menacé la Chine de droits de douane de 60%, mais il a aussi exprimé son admiration pour Xi Jinping. Selon Wu Xinbo, tout dépendra de ce que veut réellement Trump : un accord ou une confrontation totale avec la Chine ?
Alors que plane le spectre d’une nouvelle Guerre froide, les relations sino-américaines s’annoncent plus tendues et imprévisibles que jamais. Les échanges risquent d’être réduits au strict minimum. Dans ce bras de fer qui s’engage, l’attitude de Donald Trump sera déterminante. Pékin retient son souffle.