Dans un geste fort en faveur de la lutte contre le changement climatique, les États-Unis ont annoncé dimanche une augmentation significative de leur aide bilatérale, la portant à 11 milliards de dollars en 2024. Cette annonce intervient alors que le président Joe Biden s’apprête à effectuer une visite historique en Amazonie brésilienne, marquant ainsi son engagement personnel dans la préservation de ce poumon vert de la planète.
Un leadership américain réaffirmé dans le financement climatique
Selon un communiqué de la Maison Blanche, cette contribution record fait des États-Unis le plus grand bailleur bilatéral au monde en matière de financement climatique. Une position qui vient concrétiser la volonté du président Biden de faire de la lutte contre le réchauffement une priorité absolue de son mandat.
Cette annonce intervient en pleine COP29, la conférence de l’ONU sur le climat qui se tient actuellement à Bakou. Au cœur des débats : la question cruciale du financement de la transition écologique dans les pays en développement, premiers touchés par les effets du dérèglement climatique.
Une préférence américaine pour l’aide bilatérale qui ne fait pas l’unanimité
Si l’Union européenne reste le premier contributeur mondial tous fonds confondus, les États-Unis se distinguent par leur choix de privilégier l’aide bilatérale. Une approche qui ne fait pas consensus, environ la moitié des financements climatiques passant par des fonds multilatéraux cogérés avec les pays en développement, selon le think tank ODI Global.
Aucun État ne devrait se vanter d’être le plus grand bailleur bilatéral. C’est la contribution totale en matière de financement climat qui compte et les États-Unis n’ont jamais atteint leur “juste part”.
Friederike Röder, spécialiste de la finance climatique à l’ONG Global Citizen
Un enjeu crucial pour soutenir les pays en développement face au défi climatique
Malgré ces critiques, l’engagement américain reste un signal fort à l’heure où les pays riches viennent tout juste de remplir, avec deux ans de retard, leur promesse d’aide climatique aux pays en développement. En 2022, cette aide s’est élevée à 116 milliards de dollars selon les derniers chiffres de l’OCDE.
Joe Biden en visite historique au cœur de l’Amazonie brésilienne
Pour marquer cet engagement renouvelé des États-Unis, le président Joe Biden se rendra dimanche à Manaus, en plein cœur de la forêt amazonienne. Une première pour un président américain en exercice. Lors de cette visite chargée en symboles, il annoncera notamment le doublement de la contribution américaine au Fonds Amazonie, la portant à 100 millions de dollars.
Ce déplacement intervient avant un sommet du G20 à Rio de Janeiro, mais il est assombri par les craintes concernant la politique environnementale des États-Unis avec le retour probable de Donald Trump à la Maison Blanche, qui avait fait quitter son pays de l’Accord de Paris et a promis de le faire à nouveau s’il revient au pouvoir.
Un engagement à long terme malgré les incertitudes politiques
Malgré ces incertitudes, l’annonce de cette hausse significative de l’aide climatique américaine témoigne d’une volonté de s’engager sur le long terme dans ce combat vital pour l’avenir de la planète. Une nécessité alors que les effets du réchauffement se font de plus en plus sentir, notamment dans les pays les plus vulnérables.
Reste à voir si cet engagement sera suivi d’effets concrets et suffisants pour relever le défi immense que représente le changement climatique. La communauté internationale aura les yeux rivés sur les États-Unis et leur capacité à tenir leurs promesses, au-delà des alternances politiques et des enjeux de court terme.