Imaginez un monde où des milliers d’entreprises, telles des morts-vivants, errent au bord du gouffre financier. C’est la réalité alarmante que dépeint une récente analyse de l’Associated Press sur le phénomène grandissant des “entreprises zombies”. Ces sociétés, croulant sous le poids de leurs dettes, sont devenues incapables de couvrir ne serait-ce que les intérêts de leurs emprunts. Un scénario digne d’un film d’horreur économique, qui menace aujourd’hui près de 7000 entreprises cotées à travers le monde.
L’ère des morts-vivants corporate
En une décennie, le nombre d’entreprises zombies a connu une hausse vertigineuse de 30%. Un bond spectaculaire qui touche tous les secteurs, des services publics à la tech en passant par l’immobilier et la santé. Rien qu’aux États-Unis, ce sont 2000 sociétés qui se retrouvent ainsi au bord du précipice financier.
Mais comment en est-on arrivé là ? L’étude pointe du doigt un cocktail explosif mêlant frénésie d’emprunts post-crise de 2009, taux d’intérêt historiquement bas et recours massif à la dette pendant la pandémie. Une spirale infernale qui a généré une véritable bulle de crédit, s’étendant bien au-delà des seules entreprises zombies.
Des millions d’emplois en jeu
L’ampleur du phénomène est d’autant plus préoccupante que ces entreprises zombies emploient pas moins de 130 millions de personnes à travers le monde. Des emplois qui se retrouvent aujourd’hui directement menacés par le risque croissant de faillites massives.
Les zombies sont à un cheveu de s’effondrer au moindre revers commercial.
– Associated Press
Car avec des trésoreries exsangues et des taux d’intérêt variables sur leurs emprunts, ces sociétés n’ont quasiment plus aucune marge de manœuvre. Le moindre choc économique pourrait bien signer leur arrêt de mort définitif.
Un risque systémique majeur
Mais le vrai danger réside dans l’effet domino potentiel. Si les zombies venaient à s’effondrer simultanément, c’est toute l’économie mondiale qui pourrait vaciller. Un scénario catastrophe d’autant plus probable que les États, eux-mêmes surendettés, auront bien du mal à voler au secours de ces entreprises en perdition.
Certaines tentent bien de réagir en cédant des actifs, à l’image de Telecom Italia. Mais la menace d’un krach généralisé plane plus que jamais. Car d’ici septembre, les zombies devront rembourser la bagatelle de 1100 milliards de dollars de prêts. Une bombe à retardement qui pourrait faire dérailler la fragile reprise post-Covid.
Vers un réveil brutal ?
Alors, assistons-nous aux prémices d’une nouvelle crise financière majeure ? Une chose est sûre : l’heure du réveil risque d’être douloureuse pour ces morts-vivants de l’économie. Et les répercussions pourraient bien être plus violentes qu’anticipé.
Face à cette menace grandissante, il est urgent de repenser en profondeur notre modèle économique. Car à trop jouer avec le feu de la dette, c’est toute notre société qui risque de se brûler les ailes. Les entreprises zombies sonnent comme un ultime avertissement : il est temps de refermer le tombeau de la finance folle, avant qu’il ne soit trop tard.
