Alors que les dirigeants du monde entier sont réunis en Azerbaïdjan pour la 29e conférence de l’ONU sur le climat, un enjeu majeur cristallise les tensions : le financement de la transition écologique et de l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Combien faut-il mobiliser ? Qui doit payer ? Et comment répartir la charge entre pays riches et émergents ? Plongée au cœur des négociations qui vont façonner l’aide climatique internationale pour la décennie à venir.
1000 milliards par an, l’estimation des besoins pour les pays du Sud
1000 milliards de dollars par an d’ici 2030, et 1300 milliards d’ici 2035. C’est le niveau d’aide extérieure dont auraient besoin les pays en développement pour financer leur transition énergétique et s’adapter aux impacts du réchauffement, selon une estimation de référence réalisée par les économistes Nicholas Stern et Amar Bhattacharya pour l’ONU.
Si les pays du Sud aimeraient voir ce chiffre total officiellement validé lors de la COP29, ce n’est cependant pas le cœur des débats. L’enjeu brûlant porte plutôt sur la part de ce montant qui incombera directement aux pays développés, au titre de leur “responsabilité historique” dans le changement climatique.
Les 100 milliards, une promesse non tenue
En 2009, les pays riches s’étaient en effet engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an de finance climat entre 2020 et 2025. Une promesse qui n’a jamais été honorée, suscitant la défiance des pays en développement. La COP29 doit donc acter un nouvel objectif chiffré allant jusqu’en 2030, voire 2035.
Du côté des pays du Sud, les demandes oscillent entre 500 et 1300 milliards par an. Mais les pays développés, Union européenne en tête, restent pour l’instant prudents sur leurs engagements futurs. Les négociations s’annoncent donc tendues, d’autant plus que la question des contributeurs soulève elle aussi des divergences.
Pays riches contre émergents, qui doit payer ?
Aujourd’hui, seule une vingtaine de pays développés sont légalement tenus de financer l’aide climatique, en vertu d’une liste établie par l’ONU en 1992. Les plus gros pourvoyeurs absolus sont actuellement l’Allemagne, le Japon, les États-Unis et la France, avec 11 à 14 milliards chacun en 2022 selon le think tank ODI. L’UE fournit au total un tiers des financements.
Mais ce club des contributeurs est jugé daté par beaucoup. De nouveaux pays riches comme la Corée du Sud, Singapour ou les pétromonarchies du Golfe n’en font pas partie. Quant à la Chine, deuxième économie mondiale, elle a désormais dépassé l’UE en émissions cumulées.
Les pays développés réclament donc un élargissement des contributeurs pour mieux refléter la réalité économique actuelle. Mais les émergents concernés freinent des quatre fers, invoquant leur statut de pays en développement. Pékin rappelle aussi qu’il fournit déjà une aide climatique volontaire conséquente.
Les points chauds des négociations
Au-delà du montant global et des contributeurs, de nombreux autres paramètres devront être tranchés lors de cette COP29 :
- Quel nouvel objectif chiffré pour les pays développés historiques, et à quel horizon (2030, 2035) ?
- Comment comptabiliser l’aide des émergents sans qu’elle devienne obligatoire ?
- Faut-il des sous-objectifs par catégories de pays (les moins avancés, les petits États insulaires…) ?
- L’aide doit-elle inclure les “pertes et dommages” liés aux catastrophes climatiques ?
- Y aura-t-il un objectif sur la part des dons par rapport aux prêts qui alourdissent la dette des pays du Sud ?
Autant de points de friction qui promettent d’intenses tractations dans les couloirs de Bakou. Les pays en développement espèrent un accord ambitieux à la hauteur de l’urgence, alors que les pays riches entendent maîtriser leurs engagements dans un contexte économique tendu. Un équilibre délicat dont dépendra le succès de la grande conférence sur le climat.
Mais ce club des contributeurs est jugé daté par beaucoup. De nouveaux pays riches comme la Corée du Sud, Singapour ou les pétromonarchies du Golfe n’en font pas partie. Quant à la Chine, deuxième économie mondiale, elle a désormais dépassé l’UE en émissions cumulées.
Les pays développés réclament donc un élargissement des contributeurs pour mieux refléter la réalité économique actuelle. Mais les émergents concernés freinent des quatre fers, invoquant leur statut de pays en développement. Pékin rappelle aussi qu’il fournit déjà une aide climatique volontaire conséquente.
Les points chauds des négociations
Au-delà du montant global et des contributeurs, de nombreux autres paramètres devront être tranchés lors de cette COP29 :
- Quel nouvel objectif chiffré pour les pays développés historiques, et à quel horizon (2030, 2035) ?
- Comment comptabiliser l’aide des émergents sans qu’elle devienne obligatoire ?
- Faut-il des sous-objectifs par catégories de pays (les moins avancés, les petits États insulaires…) ?
- L’aide doit-elle inclure les “pertes et dommages” liés aux catastrophes climatiques ?
- Y aura-t-il un objectif sur la part des dons par rapport aux prêts qui alourdissent la dette des pays du Sud ?
Autant de points de friction qui promettent d’intenses tractations dans les couloirs de Bakou. Les pays en développement espèrent un accord ambitieux à la hauteur de l’urgence, alors que les pays riches entendent maîtriser leurs engagements dans un contexte économique tendu. Un équilibre délicat dont dépendra le succès de la grande conférence sur le climat.