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Les Élections Législatives au Sénégal Débutent avec d’Importants Enjeux

Ce dimanche, les Sénégalais élisent leurs députés lors d'un scrutin crucial. Le nouveau gouvernement vise une large majorité pour mettre en œuvre son ambitieux agenda de réforme sociale et de justice. Mais l'opposition met en garde contre les risques d'un pouvoir hégémonique. Quels seront les résultats de ces élections législatives déterminantes pour l'avenir du pays ? Découvrez les enjeux...

Ce dimanche 4 juin 2023, le Sénégal a entamé un processus électoral crucial avec le début des élections législatives. Près de 7,3 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire les 165 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. L’enjeu est de taille pour le nouveau gouvernement issu des élections présidentielles de mars dernier. Le Président Bassirou Diomaye Faye et son équipe ambitionnent d’obtenir une majorité parlementaire confortable afin de pouvoir mettre en œuvre leur programme de réformes sociales et de “panafricanisme de gauche”.

Un nouveau souffle politique au Sénégal

L’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence en mars dernier a marqué un tournant dans la vie politique sénégalaise. Cet avocat sans expérience exécutive préalable a su rallier les aspirations de changement d’une population jeune éprouvée par des années de crise économique et de tensions politiques. Avec son mentor Ousmane Sonko, devenu Premier ministre, ils incarnent un nouveau courant prônant un “panafricanisme de gauche”, une approche prônant plus de justice sociale et une affirmation de la souveraineté africaine.

Mais cette nouvelle équipe a dû composer pendant plusieurs mois avec une Assemblée nationale encore dominée par les partisans de l’ancien président Macky Sall. Une cohabitation houleuse qui a poussé le Président Faye à dissoudre l’Assemblée dès que les délais constitutionnels le permettaient en septembre. L’objectif est clair : obtenir une majorité parlementaire alignée avec l’agenda présidentiel pour pouvoir réformer en profondeur le pays.

Révision constitutionnelle et mise en accusation de l’ancien président en ligne de mire

Au-delà de l’application de son programme socio-économique, le gouvernement Faye-Sonko a deux priorités qui nécessitent un soutien législatif fort. Tout d’abord, ils souhaitent réviser la Constitution, comme promis pendant la campagne, afin de renforcer les institutions et les contre-pouvoirs. Une telle révision requiert une majorité des trois cinquièmes à l’Assemblée pour être adoptée sans passer par un référendum hasardeux.

Ensuite, la nouvelle équipe dirigeante veut pouvoir mettre en accusation l’ancien président Macky Sall pour son bilan et certaines affaires de corruption présumée. Là encore, seule une Assemblée acquise à sa cause pourra lancer une telle procédure, d’où l’importance de ce scrutin législatif.

J’espère que le Pastef (parti du Premier ministre Ousmane Sonko) va gagner les élections pour avoir la majorité, c’est pour mieux dérouler leur mandat. La priorité c’est le chômage, les jeunes sont tellement confrontés au chômage.

Pascal Goudiaby, 56 ans, électeur à Dakar

Risque d’un pouvoir hégémonique selon l’opposition

Face à cette quête d’une large majorité parlementaire, l’opposition met en garde contre ce qu’elle considère comme une dérive vers un pouvoir hégémonique. Certains leaders dénoncent un risque d’autoritarisme si l’exécutif Faye-Sonko dispose d’un contrôle total sur les institutions. Des inquiétudes sont aussi exprimées sur la compétence et la pondération d’une équipe jugée trop idéologique et inexpérimentée pour diriger le pays.

Historiquement, les Sénégalais ont tendance à accorder aux législatives un vote en cohérence avec leur choix à la présidentielle quelques mois plus tôt, rappellent cependant de nombreux analystes politiques. Si cette règle empirique se confirme, la coalition présidentielle devrait donc obtenir une victoire assez nette lui donnant la majorité absolue, voire la majorité des trois cinquièmes espérée. Les résultats devraient être connus dès lundi matin.

Ces élections législatives s’annoncent donc comme un moment charnière pour l’avenir politique, économique et social du Sénégal. Soit elles donneront au gouvernement Faye-Sonko les coudées franches pour appliquer son programme de façon volontariste, soit elles le contraindront à composer avec une opposition significative. Dans les deux cas, le fonctionnement de la jeune démocratie sénégalaise et sa capacité à répondre aux défis du développement et aux aspirations de sa population seront scrutés avec attention, bien au-delà des frontières du pays.

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