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Les écoles de production, nouveau remède au décrochage scolaire

Entre le lycée pro et le centre de formation, une 3e voie se dessine pour les décrocheurs : les écoles de production. En apprenant un métier manuel sur de vraies commandes, ces jeunes retrouvent goût à l'apprentissage. Un espoir pour des milliers d'ados en quête de sens...

Dans l’atelier aux machines derniers cris, Gautier s’affaire. À 16 ans à peine, il a déjà tout d’un pro avec son polo gris et ses chaussures de sécurité. Pourtant, ce lundi matin, l’adolescent n’est pas à l’usine mais bien à l’école. Une école pas comme les autres, où l’on apprend en faisant, où la pratique prime sur la théorie. Bienvenue à l’École de Production Maurice Leroux, à Salbris, dans le Loir-et-Cher.

Faire pour apprendre : la pédagogie gagnante des écoles de production

Ici, on prend au pied de la lettre l’adage « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Les jeunes se forment en réalisant de véritables commandes pour de vraies entreprises clientes. Un apprentissage concret, avec un objectif clair et motivant.

Les jeunes apprennent en réalisant de vraies commandes, pour de vraies entreprises. La théorie vient après.

– Dominique Gardy, président de la Fédération nationale des écoles de production.

Cette pédagogie alternative séduit de plus en plus. La preuve, les écoles de production, encore confidentielles il y a 10 ans, sont aujourd’hui plus de 40 en France. Un développement fulgurant qui répond à un besoin criant : raccrocher les décrocheurs, leur redonner confiance et perspectives via un métier manuel.

Un cadre et des règles, d’abord

Pour beaucoup de ces ados en échec scolaire, souvent livrés à eux-mêmes, la première chose à inculquer, c’est le cadre. Rigueur, ponctualité, politesse : à l’École Maurice Leroux, on ne transige pas avec les règles.

Le cadre, c’est la première chose qu’on leur apprend. Sans ça, impossible d’avancer.

– Un formateur de l’école

Une fois les bases acquises, place à la pratique. Aux côtés de professionnels expérimentés et passionnés, les jeunes s’initient au travail du bois, du métal, à la mécanique, à l’électricité. Des gestes précis, un savoir-faire qui s’acquiert au fil des heures, des productions réalisées.

Des réussites qui redonnent confiance

Jour après jour, commande après commande, les jeunes reprennent confiance. Fiers de réaliser des pièces, des objets utiles et beaux, ils retrouvent l’estime d’eux-mêmes. Le regard des autres change aussi.

Quand un client félicite un jeune pour son travail, c’est une vraie victoire. D’un coup, il se sent valorisé, reconnu.

– La directrice de l’école

Des petites (et grandes) réussites qui remettent ces ados sur les rails. Remotivés, nombre d’entre eux décrochent ensuite un CAP, intègrent une entreprise. Un nouveau départ rendu possible grâce à cette école pas comme les autres.

Un modèle inspirant à essaimer

En alliant pratique et théorie, cadre et bienveillance, savoir-faire et savoir-être, les écoles de production ouvrent une voie nouvelle. Une troisième voie entre le lycée professionnel et l’apprentissage classique, particulièrement adaptée aux jeunes en décrochage.

Un modèle à développer largement au vu des besoins. Car chaque année, ce sont 80 000 jeunes qui quittent le système scolaire sans diplôme ni qualification. 80 000 destins qui pourraient basculer grâce à ces écoles engagées.

Alors si l’exemple de l’École Maurice Leroux et de toutes ses consœurs pouvait essaimer sur tout le territoire, nul doute que des milliers d’ados en perdition y trouveraient un nouveau souffle. Et la société toute entière ne s’en porterait que mieux, avec cette jeunesse remotivée, qualifiée, en passe de regagner toute sa place.

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