ActualitésPolitique

Les Dissolutions Marquantes de l’Assemblée Nationale sous la Ve République

La dissolution de l'Assemblée nationale, une arme politique redoutable. Retour sur les moments clés qui ont marqué la Ve République, de De Gaulle à Macron. Qui en est sorti vainqueur ?

La dissolution de l’Assemblée nationale, prérogative présidentielle inscrite dans la Constitution de 1958, est un outil politique puissant qui a façonné l’histoire de la Ve République. Utilisée avec parcimonie, elle a souvent permis aux présidents de reprendre la main face à une majorité parlementaire hostile ou de confirmer leur légitimité. Retour sur les dissolutions marquantes qui ont jalonné les six dernières décennies.

De Gaulle, maître de la dissolution

Le général de Gaulle, premier président de la Ve République, n’a pas hésité à utiliser l’arme de la dissolution à deux reprises. En 1962, face à une motion de censure déposée par l’opposition sur la réforme du mode d’élection présidentielle, il prononce la dissolution de l’Assemblée. Les élections qui suivent lui donnent une confortable majorité, lui permettant de mettre en œuvre son projet.

Six ans plus tard, en pleine crise de mai 68, De Gaulle dissout à nouveau l’Assemblée. Une nouvelle fois, les Français lui renouvellent leur confiance, offrant une large victoire aux gaullistes.

Les dissolutions de Mitterrand

François Mitterrand, premier président socialiste de la Ve République, a lui aussi eu recours à la dissolution à deux reprises. En 1981, tout juste élu, il dissout l’Assemblée de droite héritée de Valéry Giscard d’Estaing. Les socialistes remportent la majorité absolue.

Réélu en 1988, Mitterrand dissout à nouveau pour retrouver une majorité PS à l’Assemblée. Mais cette fois, les socialistes n’obtiennent qu’une majorité relative, ouvrant la voie à une nouvelle cohabitation.

L’échec de Chirac en 1997

Jacques Chirac est le premier président à voir une dissolution se retourner contre lui. En 1997, convaincu par son entourage de dissoudre pour éviter une cohabitation annoncée, il provoque des élections anticipées. C’est finalement la gauche plurielle menée par Lionel Jospin qui l’emporte, forçant Chirac à une cohabitation de 5 ans, la plus longue de la Ve République.

La dissolution n’a jamais été faite pour la convenance du président, mais pour trancher une crise politique.

– Jacques Chirac, 1996

Macron face à une Assemblée ingouvernable

Élu en 2022 pour un second mandat, Emmanuel Macron se retrouve rapidement face à une Assemblée nationale morcelée, sans majorité claire. Après l’échec de plusieurs motions de censure et le rejet de textes majeurs, il finit par annoncer en juin 2024 la dissolution de l’Assemblée, espérant obtenir une majorité plus favorable à ses réformes.

L’histoire ne dit pas encore si ce pari sera gagnant pour le plus jeune président de la Ve République. Une chose est sûre : la dissolution, si elle reste un outil constitutionnel précieux, n’est pas une garantie de succès pour l’exécutif. Comme l’a montré l’exemple de 1997, elle peut même se retourner contre son initiateur.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.