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Les Dessous Croustillants du Prix Flore Dévoilés

Frédéric Beigbeder nous entraîne dans les coulisses du Prix Flore, dévoilant 30 ans de frasques, coups de cœur et découvertes littéraires. Un témoignage exclusif à ne pas manquer pour les amateurs de littérature !

Trente ans d’engueulades, de soirées inoubliables et de découvertes littéraires… Frédéric Beigbeder, fondateur du Prix de Flore, nous ouvre les portes de ce cénacle aussi sulfureux que passionné. Au mépris de toute objectivité, il nous raconte les hauts, les bas et les à-côtés de ce prix anticonformiste qui a révélé bien des talents.

Le Prix Flore, 30 ans d’insoumission littéraire

Créé en 1994 par Frédéric Beigbeder et ses acolytes, le Prix de Flore s’est taillé une solide réputation d’électron libre dans le paysage des récompenses littéraires françaises. Remis chaque année au Café de Flore, haut lieu de l’intelligentsia parisienne, il couronne un jeune auteur jugé prometteur par un jury aussi éclectique qu’intransigeant.

Le Prix Flore, c’est un peu notre Cène à nous. Sauf qu’on est douze, bourrés, et qu’on distribue du rouge qui tache.

Frédéric Beigbeder

Au fil des ans, le jury s’est étoffé et renouvelé, sans jamais se départir de son goût pour la provocation et la liberté de ton. De Michel Houellebecq à Virginie Despentes en passant par Laurent Baffie, les personnalités qui l’ont composé reflètent l’éclectisme du prix.

Des délibérations houleuses

Si le Prix Flore a révélé des auteurs de premier plan comme Christine Angot, sa vocation première reste de dénicher et de défendre des écrits novateurs, quitte à bousculer le consensus. Les délibérations du jury donnent lieu à d’homériques engueulades dont Frédéric Beigbeder se délecte :

C’est toujours un grand moment quand un éditeur jette son verre à la figure d’un autre en hurlant “Jamais ce torchon n’aura le Flore !” avant de claquer la porte. Ça met de l’ambiance.

Un juré anonyme

Ces joutes verbales, parfois avivées par quelques verres de vin, font tout le sel du Prix Flore. Elles témoignent de la passion et des convictions qui animent ses jurés, bien décidés à en découdre pour défendre leurs favoris.

Marc de Benjamin Stock, un roman visionnaire

Cette année, c’est Marc, le premier roman de Benjamin Stock, qui a emporté l’adhésion du jury. L’histoire déjantée d’un patron de start-up confronté à une secte d’adorateurs de Marc Levy a séduit par son audace et sa capacité à radiographier les dérives de notre époque.

Impossible de trouver plus urgent !

Frédéric Beigbeder à propos de “Marc”

Pour Beigbeder, ce choix récompense un texte visionnaire qui explore avec jubilation le basculement de notre société dans l’ère des fake news et des prophètes 2.0. Nul doute que le Prix Flore offrira à ce premier roman prometteur la visibilité qu’il mérite.

Coups de cœur et coups de gueule

Au-delà de son lauréat, Frédéric Beigbeder évoque quelques-uns des ouvrages qui ont marqué les jurés ces derniers mois. Du récit initiatique de Pierre Deram dans Nuits à la satire politico-médiatique d’Aurélien Bellanger, les lectures du jury donnent un aperçu stimulant du meilleur de la littérature française contemporaine.

Mais l’auteur de 99 francs ne se prive pas non plus d’égratigner certains choix de ses confrères. Ainsi, la critique dithyrambique du Mal joli d’Emma Becker lui inspire ce commentaire assassin :

Ce n’est pas parce qu’elle a le même éditeur qu’Emma Becker doit se mettre à écrire comme Mélissa Da Costa.

Frédéric Beigbeder à propos du “Mal joli”

Ces piques fielleuses font partie intégrante du Prix Flore, qui n’a jamais prétendu à la diplomatie ni au consensus mou. Elles donnent du relief à ces quelques pages inspirées, où Frédéric Beigbeder rend un hommage vibrant à trente ans de passion littéraire partagée.

Fêtes mémorables à la Closerie des Lilas

Après les débats enflammés, place à la fête ! La remise du prix donne chaque année lieu à une soirée mémorable dans le célèbre piano-bar La Closerie des Lilas, repaire des jurés. Cocktails, dancing et graffitis éphémères sur les murs : rien n’est trop beau pour célébrer l’heureux élu !

Je garde des souvenirs un peu flous mais enthousiastes de ces nuits blanches où on refaisait le monde à coup de gin fizz, avec des écrivains plus ou moins connus affalés sur les banquettes…

Bertrand de Saint Vincent, juré historique

Ces fêtes sont l’occasion de joyeuses retrouvailles pour le jury, mais aussi de rencontres inspirantes avec les lauréats et les figures montantes des lettres françaises. C’est toute une tribu soudée par l’amour de la littérature qui communielle jusqu’au bout de la nuit, année après année.

Le Prix Flore, plus vivant que jamais

À l’heure où l’intelligentsia s’interroge sur le devenir du roman français, le Prix Flore fait figure d’oasis d’impertinence et de vitalité. Par les auteurs qu’il révèle comme par l’engagement indéfectible de son jury, il contribue à entretenir la flamme d’une littérature vivante, connectée au monde et à ses soubresauts.

Gageons que les trente prochaines années seront tout aussi riches en découvertes, en engueulades mémorables et en nuits blanches que les trois décennies écoulées. Joyeux anniversaire au Prix Flore, et vive les livres !

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