C’est officiel, le champion olympique de ski de bosses Edgar Grospiron prend les rênes du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Alpes françaises 2030. Une nomination survenue après le renoncement surprise de Martin Fourcade qui suscite de nombreuses interrogations. Le nouveau patron du Cojop doit rapidement se mettre au travail et relever pas moins de quatre défis pour offrir à la France des Jeux d’hiver inoubliables.
Une carte blanche loin d’être acquise
Premier défi et non des moindres, obtenir les coudées franches auprès du comité exécutif composé des présidents de région, comités olympique et paralympique et du ministère des Sports. Ancien directeur général de la candidature d’Annecy 2018, Edgar Grospiron avait claqué la porte faute de moyens et de latitude. Un scénario qui ne doit pas se répéter.
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Johann Cesa, conseiller régional SED
Tenir un budget au cordeau de 2 milliards d’euros
Alors que les dérapages financiers sont légion pour les JO, la promesse de Jeux les moins chers de l’histoire paraît difficile à tenir. Le modèle économique déficitaire des Jeux d’hiver contraint déjà à prévoir 462 M€ de fonds publics. Un compte à rebours budgétaire s’engage pour Edgar Grospiron qui devra convaincre des partenaires de signer des chèques records et faire les bons arbitrages.
Valider la carte des sites et les sports additionnels
Avec 4 pôles sur 600 km entre le Grand-Bornand et Nice, l’éparpillement des sites est un vrai casse-tête qui nécessitera des choix forts. Entre le retour de Val d’Isère pour le ski alpin, l’inversion des épreuves de big air et halfpipe ou encore des paralympiques écartelés, rien n’est figé. Sans oublier la sélection cruciale des sports additionnels en fonction des surcoûts potentiels.
Valider le contrat de ville hôte avec le CIO
Ultime défi, le plus urgent, faire valider le projet Alpes 2030 par les instances olympiques d’ici mars 2023 en Grèce. Un oral capital pour décliner la vision du nouveau boss d’Alpes 2030 et rassurer sur les garanties. La présence de poids lourds comme Thomas Bach et Jean-Christophe Rolland sera un soutien précieux.
Malgré son expérience du monde olympique, la route d’Edgar Grospiron s’annonce semée d’embûches. L’ancien porte-drapeau tricolore devra démontrer toutes ses qualités de leader pour fédérer dans un calendrier ultra contraint. Les premiers mois seront décisifs pour poser des bases solides et crédibiliser ce projet ambitieux. Le compte à rebours est lancé avec des échéances capitales dès 2023.