Chaque 14 juillet, les Champs-Élysées vibrent au rythme des pas cadencés et des fanfares lors du traditionnel défilé militaire. Mais saviez-vous que cette cérémonie, devenue un symbole de la Fête nationale française, a connu de nombreuses évolutions au fil des décennies ? Retour sur les défilés du 14 juillet qui ont marqué l’histoire de France.
Des origines révolutionnaires aux prémices d’une tradition
C’est en 1880 que la date du 14 juillet est officiellement choisie comme jour de la Fête nationale, en hommage à la prise de la Bastille en 1789 et à la Fête de la Fédération de 1790. Le premier défilé militaire a lieu la même année, sur l’hippodrome de Longchamp, en présence du président Jules Grévy.
En 1886, Marie Vialar devient la première femme à défiler aux côtés de son régiment, ouvrant la voie à une plus grande diversité dans les rangs de l’armée française.
Le défilé de la Victoire de 1919
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le défilé du 14 juillet 1919 revêt une signification particulière. Surnommé le “défilé de la Victoire”, il rassemble deux millions de personnes venues acclamer les héros de la Grande Guerre, dont les célèbres maréchaux Joffre, Foch et Pétain.
“Qui a vu ce jour a vécu.”
– Georges Clemenceau, à propos du défilé de 1919
Le symbole de la réconciliation franco-allemande
En 1994, dans le contexte de la construction européenne, le président François Mitterrand invite les soldats allemands de l’Eurocorps à participer au défilé. Un geste fort, scellant la réconciliation entre la France et l’Allemagne, près de 50 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une tentative d’attentat déjouée en 2002
Le 14 juillet 2002 aurait pu virer au drame. Ce matin-là, Maxime Brunerie, militant d’extrême-droite, tente d’assassiner le président Jacques Chirac lors du défilé. Fort heureusement, des spectateurs parviennent à le maîtriser, évitant ainsi l’irréparable.
Les invités controversés
Certaines invitations à assister au défilé ont suscité la polémique, comme celle du président syrien Bachar el-Assad en 2008, ou plus récemment celle du président mexicain Enrique Peña Nieto en 2015, sur fond de corruption et de violence dans son pays.
Des moments insolites
Le défilé du 14 juillet a aussi son lot de moments inattendus. En 2012, le président François Hollande, pour son premier défilé, voit un parachutiste se blesser en atterrissant. Sans hésiter, il bouscule le protocole pour se rendre à son chevet.
Autre particularité : la lenteur légendaire de la Légion étrangère, qui clôture chaque année le défilé à un rythme de 88 pas par minute, contre 120 pour les autres unités.
Au fil des époques et des présidences, les défilés du 14 juillet ont su se réinventer, tout en perpétuant l’esprit de la Fête nationale. Miroirs de l’histoire de France, ils continuent de rassembler et d’émouvoir, rendant hommage à celles et ceux qui ont façonné notre pays.