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Les dauphins sauvés grâce à l’interdiction temporaire de pêche

Une bonne nouvelle pour les dauphins : l'interdiction temporaire de pêche dans le Golfe de Gascogne a réduit de 76% leur mortalité par captures accidentelles. Mais cette mesure controversée est-elle viable à long terme ?

C’est un petit pas pour les dauphins, un grand pas pour leur préservation. Alors que chaque année, environ 9000 cétacés meurent victimes de captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne, une mesure radicale vient de faire ses preuves. En interdisant la pêche dans certaines zones durant tout le mois de février, période particulièrement meurtrière, le gouvernement a réussi à réduire la mortalité de 76% par rapport aux hivers précédents. Une éclaircie dont se réjouissent les défenseurs des animaux.

Les dauphins, victimes collatérales de la pêche intensive

Derrière les bancs de poissons se cachent trop souvent des dauphins pris au piège. Happés par les filets ou heurtés par les navires, ils se noient par centaines. Un triste constat que dénoncent depuis des années les associations environnementales. Car si la pêche permet de nourrir les hommes, elle ne doit pas pour autant condamner d’autres espèces.

Les dauphins sont des dommages collatéraux d’une pêche industrielle non durable et trop peu sélective.

déplore un expert du sujet

Avec 9000 dauphins tués par an, soit presque le double du seuil critique établi par les scientifiques, la situation était devenue intenable. Il fallait agir, et vite.

Un mois sans pêche, une bouffée d’air pour les dauphins

C’est donc sous la pression des défenseurs de la cause animale et contraint par la justice que le gouvernement a fini par prendre des mesures. Du 22 janvier au 20 février, en plein cœur de l’hiver meurtrier, les chalutiers de plus de 8 mètres ont été priés de rester à quai dans les zones les plus à risque du Golfe de Gascogne. Un sacrifice pour les pêcheurs, mais un répit salvateur pour les dauphins.

Et les premiers résultats semblent prometteurs. Selon les estimations du ministère de la Mer et de la Pêche, cette fermeture temporaire aurait permis de réduire la mortalité d’environ 76% par rapport aux années précédentes sur la même période. Concrètement, ce sont donc des centaines de dauphins qui ont échappé à une mort certaine grâce à ce coup d’arrêt.

Une solution temporaire qui ne fait pas l’unanimité

Mais si ce bilan réjouit les amoureux des cétacés, il fait grincer des dents du côté des professionnels de la mer. Car derrière ces vies épargnées se cachent des pertes financières considérables pour les pêcheurs concernés. Avec près de 450 navires à l’arrêt forcé pendant un mois, c’est toute une filière qui est fragilisée.

Nous sommes pris en étau entre la nécessité de préserver la ressource et celle de maintenir notre activité. À ce rythme-là, la pêche va disparaître !

s’alarme un représentant des marins-pêcheurs

Si l’État promet de compenser en partie le manque à gagner, à hauteur de 80 à 85% selon les estimations, cela ne suffira pas à apaiser les inquiétudes. D’autant que cette fermeture est amenée à se répéter l’an prochain, pour une durée encore indéterminée.

Vers une pêche plus durable et respectueuse

Conscient que l’interdiction pure et simple n’est pas viable sur le long terme, le gouvernement appelle les professionnels à se saisir du problème. L’objectif : trouver des solutions pérennes pour concilier activité de pêche et préservation des dauphins, afin de pouvoir lever ce moratoire dès 2027.

Cela passera notamment par une mutation des pratiques, avec l’utilisation de dispositifs d’effarouchement acoustiques (les fameux “pingers”) et l’installation de caméras sur les navires pour mieux évaluer les prises accidentelles. Des innovations techniques qui pourraient changer la donne, à condition d’être généralisées.

La route est encore longue, mais ce premier bilan encourageant montre qu’il est possible d’infléchir le cours des choses. En adaptant les méthodes de pêche et en instaurant des périodes de répit, on peut espérer offrir un avenir plus serein aux dauphins sans condamner les hommes qui vivent de la mer. Un équilibre fragile, mais nécessaire, pour que l’Océan reste un lieu de vie partagé.

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