Alors que les voiliers de la 37e édition de la Coupe de l’America s’élancent ce jeudi à Barcelone pour leur première régate, l’heure est venue de se pencher sur ces machines de course révolutionnaires, aussi fascinantes que périlleuses. Rencontre avec Quentin Delapierre, le skipper de l’équipe française Orient Express, qui lève le voile sur les coulisses de ce défi technologique et sportif hors-norme.
Des Bateaux Prodigieux mais Périlleux
Les monocoques engagés dans cette édition 2024 de la Coupe de l’America n’ont plus grand chose à voir avec des voiliers classiques. Véritables Formule 1 des mers, ces engins futuristes semblent défier les lois de la physique et de l’hydrodynamique. Montés sur des foils, ces appendices profilés qui leur permettent de s’extraire de l’eau à haute vitesse, ils donnent l’impression de voler au-dessus des vagues.
Mais cette prouesse technologique a un prix, comme le souligne Quentin Delapierre : “Les bateaux de la Coupe de l’America sont très dangereux. À ces vitesses, le moindre incident, le plus petit défaut peut avoir des conséquences dramatiques. On navigue constamment sur le fil du rasoir.” Sans quille pour les stabiliser, ces bolides des mers sont en effet particulièrement délicats à manoeuvrer et nécessitent une vigilance de tous les instants de la part des équipages.
Repousser les Limites de la Voile
Malgré ces risques, les marins de la Coupe de l’America sont prêts à repousser toujours plus loin les limites. Car au-delà de l’exploit sportif, c’est bien d’un défi technologique qu’il s’agit. “Nous sommes en train d’écrire le futur de la voile” confirme Quentin. “Ce que nous apprenons et développons ici, en poussant les bateaux et les hommes dans leurs derniers retranchements, servira toute l’industrie nautique de demain.”
C’est une formidable aventure collective, où la compétition pousse chacun à donner le meilleur et à innover sans cesse.
– Quentin Delapierre, skipper Orient Express Racing Team
Un Défi Français Ambitieux
Dans cette quête de l’excellence, l’équipe française Orient Express entend bien tirer son épingle du jeu, malgré une préparation tardive. “Nous avons encore beaucoup de travail et de progrès à faire”, admet Quentin, “mais je suis convaincu que nous avons notre carte à jouer.” Avec pour objectif de décrocher cette aiguière d’argent qui échappe à la France depuis la création de l’épreuve en 1851, le skipper et son équipage sont prêts à prendre tous les risques.
Nul doute que les courses s’annoncent palpitantes et riches en rebondissements sur le plan d’eau barcelonais. Dans un duel au sommet mêlant prouesses technologiques, exploits sportifs et dangers constants, les équipages vont une nouvelle fois repousser les limites du possible. Avec l’espoir, pour le défi français, d’entrer dans la légende de la plus ancienne et la plus prestigieuse des compétitions nautiques. Réponse dans quelques semaines, au terme de régates qui s’annoncent pour le moins spectaculaires !
