Le marché pétrolier s’emballe en ce début de semaine, galvanisé par les perspectives de reprise économique en Chine. Les cours de l’or noir ont bondi ce lundi matin, dans l’attente de la réunion cruciale de l’Opep+ qui se profile à l’horizon. Une conjoncture favorable qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir du secteur énergétique.
La Chine, moteur de la demande pétrolière mondiale
Premier importateur de brut au monde, la Chine joue un rôle central dans l’équation pétrolière internationale. Et les derniers signaux en provenance de l’Empire du Milieu sont au vert. L’activité manufacturière a progressé pour le deuxième mois consécutif en novembre, révélant les prémices d’une reprise après des mois de torpeur liée aux restrictions sanitaires.
La hausse de l’activité manufacturière en Chine est un signe timide de reprise économique après l’annonce d’une série de mesures de relance à la fin du mois de septembre.
– Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen, analystes chez DNB
Une embellie qui ravive les espoirs du marché pétrolier. La santé de la deuxième économie mondiale est en effet étroitement corrélée à l’évolution des cours du brut. Lorsque l’activité repart en Chine, c’est toute la demande d’or noir qui s’envole, tirant les prix vers le haut.
Des cours en forte hausse ce lundi
Résultat, les marchés ont accueilli avec enthousiasme ces nouvelles encourageantes venues d’Asie :
- Vers 10h05 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,17% à 72,68 dollars.
- Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), gagnait 1,15%, à 68,78 dollars.
Des progressions significatives qui témoignent de l’optimisme des investisseurs quant aux perspectives de la demande chinoise. Une tendance haussière qui pourrait néanmoins être tempérée par les décisions qui seront prises lors de la grand-messe de l’Opep+ jeudi prochain.
L’Opep+, arbitre des prix du pétrole
Véritable centre névralgique de la politique pétrolière mondiale, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés se réuniront ce jeudi pour statuer sur leurs niveaux de production. Une réunion déterminante pour l’évolution des cours qui avait initialement été programmée dimanche, avant d’être décalée, probablement en raison de dissensions internes.
Les marchés s’attendent à ce que l’Opep+ prolonge ses coupes de production actuelles, mais si elle décide d’augmenter son offre, nous pourrions assister à une chute brutale des prix.
– Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management
Un statu quo sur les quotas est l’hypothèse privilégiée par les analystes. Mais le cartel pourrait créer la surprise en décidant d’ouvrir plus largement les vannes, ce qui exercerait une forte pression baissière sur les cours. Une décision lourde de conséquences, à l’heure où les pays producteurs cherchent à maintenir des prix élevés pour financer leurs économies.
Les enjeux géopolitiques de l’or noir à l’heure Trump
Autre facteur susceptible de bousculer l’échiquier pétrolier : l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche pour un nouveau mandat. Le bouillonnant président américain, chantre du pétrole et du gaz de schiste, devrait mettre en œuvre une politique énergétique favorable aux producteurs.
La présidence de Donald Trump aux États-Unis influencera sûrement la décision de l’Opep. Mais les effets de son second mandat sur l’or noir restent difficiles à prévoir en raison des changements potentiellement profonds sur la scène géopolitique.
– Tamas Varga, analyste chez PVM
Dans un contexte international volatil, où les tensions entre grands producteurs et pays consommateurs restent vives, l’industrie pétrolière navigue à vue. Entre reprise chinoise, réunion de l’Opep+ et présidence Trump, les facteurs d’incertitude sont légion. Une seule certitude : dans ce monde en mutation, le pétrole demeure plus que jamais au cœur des enjeux économiques et stratégiques de la planète.