La récente déclaration de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, affirmant que “l’État de droit n’est ni intangible, ni sacré” a déclenché un véritable séisme politique. Alors que certains dénoncent une atteinte aux fondements de la démocratie, d’autres, à l’instar de Franz-Olivier Giesbert, prennent la défense du ministre vendéen. Retour sur une polémique qui divise la classe politique française.
Une déclaration choc qui ébranle les piliers de la République
C’est dans une interview accordée au Journal du Dimanche le 29 septembre dernier que Bruno Retailleau a lâché cette petite phrase lourde de conséquences : “L’État de droit ça n’est ni intangible, ni sacré”. Une affirmation qui a immédiatement suscité l’indignation d’une large partie de la classe politique, tous bords confondus. Beaucoup y ont vu une remise en cause des fondements mêmes de notre démocratie.
Michel Barnier rappelle son “attachement intangible à l’État de droit”
En réaction, le Premier ministre Michel Barnier a tenu à rappeler mardi 2 octobre, lors du Conseil des ministres, “son attachement intangible à l’État de droit”. Il a également souligné que le non-respect de ce principe était pour lui une “ligne rouge” à ne pas franchir. Une mise au point ferme qui témoigne de la gravité de la situation.
Franz-Olivier Giesbert vole au secours de Bruno Retailleau
Au milieu de ce déchaînement de critiques, une voix s’est élevée pour prendre la défense de Bruno Retailleau. Il s’agit de celle de Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste renommé et auteur de “Tragédie française”. Invité de l’émission Points de Vue, il a qualifié la polémique “d’absolument grotesque”, louant les qualités du ministre de l’Intérieur :
Franchement il a beaucoup de classe. Il travaille, il est très très intelligent.
Franz-Olivier Giesbert
L’éditorialiste du Point a également vanté les talents oratoires “très rares” de Bruno Retailleau, capable selon lui “d’improviser des discours, très compliqués, très longs” et de “tout avoir dans la tête”. Un soutien de poids pour le ministre, qui se retrouve au cœur d’une tempête médiatique et politique.
Bruno Retailleau tente de clarifier ses propos
Face à l’ampleur de la polémique, Bruno Retailleau a tenté de clarifier ses propos, démentant vouloir “abolir l’État de droit”. Il a dénoncé “une tempête dans un verre d’eau”, estimant que ses déclarations avaient été sorties de leur contexte. Mais le mal semble fait, et le ministre peine à éteindre l’incendie qu’il a lui-même allumé.
Cette polémique illustre une nouvelle fois la sensibilité extrême qui entoure les questions liées à l’État de droit et aux fondements de notre démocratie. Dans un contexte politique tendu, la moindre déclaration maladroite peut prendre une ampleur considérable et fragiliser durablement celui qui la prononce. Bruno Retailleau en fait aujourd’hui l’amère expérience.
Reste à savoir si le ministre de l’Intérieur parviendra à surmonter cette épreuve et à regagner la confiance de ceux qui doutent aujourd’hui de son attachement aux valeurs républicaines. Une chose est sûre : cette polémique laissera des traces et pèsera lourd dans la suite de son parcours politique.