Ils sont plus de 130 000 en France à exercer un métier qui suscite autant la convoitise que les moqueries. Consultants chez McKinsey, Deloitte, BCG ou KPMG, ils incarnent l’élite des cabinets de conseil, mais sont aussi la cible de vives critiques, notamment sur les réseaux sociaux. Pourquoi un tel paradoxe ?
Des vidéos virales qui raillent les consultants
Depuis plusieurs mois, les vidéos moquant les consultants fleurissent sur TikTok, Instagram ou Twitter. Utilisant des codes humoristiques et des formats courts, elles cumulent des millions de vues en tournant en dérision le quotidien et les travers supposés de cette profession. Élitisme, jargon abscons, recommandations hors-sol… Les poncifs sur les métiers du conseil y sont légion.
D’après une source proche du secteur, cette déferlante s’explique par plusieurs facteurs :
Le monde du conseil illustre dans l’imaginaire commun une élite déconnectée des réalités du terrain, une incarnation d’un certain cynisme business et la représentation d’un monde du travail de plus en plus critiqué.
Un terreau fertile pour cristalliser les tensions
Au-delà de l’amusement, ces contenus révèlent un malaise plus profond vis-à-vis des dérives parfois associées aux grands cabinets de conseil :
- Des tarifs prohibitifs facturés aux entreprises clientes
- Des recommandations jugées superficielles ou déconnectées
- Un entre-soi et des processus de recrutement élitistes
- Une culture du PowerPoint et du jargon managérial abstrus
En bref, les consultants incarneraient tous les travers d’un certain « bullshit job » malgré les apparences prestigieuses. Une image que la profession peine à corriger malgré des tentatives de communication.
Pourtant, un rôle clé pour les entreprises
Malgré ces critiques, le recours aux cabinets de conseil n’a jamais été aussi important pour les entreprises. Dans un contexte de transformations accélérées, les consultants apportent une expertise pointue et un regard extérieur précieux :
- Accompagnement des projets de transformation
- Diagnostic des forces et faiblesses de l’entreprise
- Apport de méthodologies et de benchmark sur les meilleures pratiques
- Renfort temporaire de compétences pointues
Loin des moqueries, la plupart des missions de conseil apportent une valeur concrète aux organisations, comme l’optimisation des processus, des gains de productivité ou l’implémentation réussie de nouveaux outils. Le problème d’image des consultants masque souvent cette réalité complexe du métier.
Vers une nécessaire réinvention de la profession ?
Face à cette perception contrastée, les acteurs du conseil tentent d’améliorer leur image de marque en communiquant davantage sur leurs réalisations concrètes. Certains cabinets misent aussi sur de nouveaux modes d’intervention, plus collaboratifs et ancrés dans la réalité opérationnelle de leurs clients.
Il n’empêche, la profession souffre encore d’un manque de considération que les moqueries sur les réseaux sociaux illustrent. Un phénomène qui devrait pousser les consultants à réinventer en profondeur leurs pratiques s’ils veulent (re)conquérir l’estime du grand public et asseoir leur légitimité sur le long terme. Un vaste chantier en perspective.