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Les conditions posées par Giorgia Meloni pour signer l’accord UE-Mercosur

Giorgia Meloni met son veto à l'accord UE-Mercosur tant que des garanties solides ne sont pas apportées pour protéger les agriculteurs italiens. Le traité divise l'Europe...

Alors que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur suscite de vives oppositions, l’Italie pose ses conditions avant d’apposer sa signature. Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, a affirmé que son pays n’entérinerait le traité qu’à condition d’obtenir des « garanties concrètes » pour protéger ses agriculteurs.

Un traité qui divise l’Europe

Annoncé en grande pompe par Ursula von der Leyen le 6 décembre dernier, l’accord UE-Mercosur ne fait pas l’unanimité parmi les Vingt-Sept. Si l’Allemagne et l’Espagne y sont favorables, la France le juge inacceptable en l’état. Les syndicats agricoles européens ont vivement fait part de leur consternation.

Pour entrer en vigueur, le traité devra être approuvé par au moins 15 des 27 États membres de l’UE. Un processus qui s’annonce d’ores et déjà semé d’embûches au vu des réticences exprimées.

L’agriculture italienne en première ligne

Giorgia Meloni l’a martelé devant le Parlement : les agriculteurs italiens paient déjà un lourd tribut à l’ouverture du marché européen. Soumis à des normes environnementales et sanitaires strictes, ils peinent à rester compétitifs face aux produits issus de pays tiers, aux réglementations plus laxistes.

L’accord UE-Mercosur doit offrir des garanties concrètes, des opportunités de croissance également au monde agricole européen, dont la rentabilité et la compétitivité ont été mises à mal ces dernières années.

Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien

Des mécanismes de sauvegarde réclamés

Pour la patronne de Fratelli d’Italia, il est primordial de mettre en place « des mécanismes de sauvegarde efficaces », parmi lesquels « un système de compensation adéquate pour les secteurs qui pourraient être endommagés ». Une façon de réclamer des contreparties à même de préserver les intérêts du monde agricole transalpin.

Rome entend ainsi prendre le temps nécessaire pour évaluer si ses demandes sont satisfaites avant de se prononcer définitivement sur le traité de libre-échange. Une prudence partagée par plusieurs pays européens, soucieux de ne pas sacrifier leurs agriculteurs sur l’autel du commerce international.

Le casse-tête de la conciliation commerce-agriculture

Pour ses promoteurs, l’accord avec le Mercosur permettra de renforcer la sécurité économique de l’UE en diversifiant ses débouchés. Les milieux industriels y sont très favorables, les entreprises européennes pouvant économiser des milliards de droits de douane.

Mais les détracteurs pointent les risques pour les agriculteurs européens, qui pourraient pâtir de la concurrence accrue des géants de l’agro-business sud-américain. Un équilibre délicat à trouver entre l’ouverture commerciale et la préservation des secteurs sensibles.

En réclamant des garanties fermes, Giorgia Meloni place l’exécutif européen face à ses responsabilités. Bruxelles devra déployer des trésors de diplomatie et de créativité pour amadouer les États réfractaires, sous peine de voir l’ambitieux traité UE-Mercosur capoter. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de cet accord emblématique mais controversé.

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