ActualitésPolitique

Les Concessions Budgétaires de Bayrou au PS : Un Coup dur pour les Finances Publiques ?

François Bayrou a dû revoir ses ambitions budgétaires pour 2025 à la baisse. Pour éviter une motion de censure, le Premier Ministre a fait de lourdes concessions au PS, abandonnant plus de 2 milliards d'euros d'économies. Le point sur ces arbitrages qui pourraient peser sur nos finances publiques.

La semaine dernière, le Premier Ministre François Bayrou a dévoilé sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée Nationale. Si le contenu de son discours a globalement été salué, certains ont noté des « oublis » concernant les concessions budgétaires faites aux socialistes. Concessions qui, selon nos informations, pourraient amputer le budget 2025 de plus de 2 milliards d’euros d’économies initialement prévues.

Un discours sous haute tension

Arrivé à Matignon il y a un mois dans un contexte politique tendu, François Bayrou savait que son discours serait scruté de près. L’enjeu était de taille : convaincre les socialistes de ne pas voter la motion de censure, sous peine de voir son gouvernement renversé. Mission accomplie sur ce point, mais à quel prix ?

Des concessions de dernière minute

D’après nos sources, le Premier Ministre aurait consenti dans les heures précédant son discours à revoir plusieurs mesures phares du projet de budget 2025. Des ajustements qui ont permis de rallier les voix socialistes, mais qui remettent en cause l’équilibre budgétaire esquissé par Michel Barnier.

Nous avions un deal et il n’a pas détaillé les concessions sur lesquelles nous étions tombés d’accord avec les socialistes. Il aurait suffi d’en dire un mot !

Un conseiller ministériel

Santé, fonctionnaires, logement : les arbitrages de Bayrou

Parmi les principales concessions faites au PS, on peut citer :

  • L’abandon de certaines mesures d’économies sur les dépenses de santé, pour un montant estimé à 800 millions d’euros
  • Le maintien des effectifs de la fonction publique prévu en 2024, qui devait générer 500 millions d’économies
  • Le report de la réforme des aides au logement, chiffrée à 600 millions d’euros

Soit au total plus de 2 milliards d’euros qui ne seront pas économisés l’an prochain, auxquels s’ajoutent de probables dépenses nouvelles pour financer certains engagements pris auprès de la gauche. François Bayrou a bien tenté de minimiser l’impact de ces inflexions, évoquant de simples « ajustements » budgétaires. Mais dans les couloirs de Bercy, l’inquiétude est palpable.

Vers un dérapage des finances publiques ?

En lâchant du lest sur plusieurs réformes structurelles, le gouvernement prend le risque de creuser encore un peu plus le déficit et la dette. Déjà dans le rouge vif depuis la crise du Covid, nos finances publiques pourraient souffrir durablement de ces arbitrages politiques de court terme. Sauf à ce que des recettes supplémentaires soient trouvées, via une hausse d’impôts que François Bayrou s’est pour l’instant toujours refusé à envisager.

Le gouvernement marche donc sur un fil, entre la nécessité de bâtir une majorité stable pour mener à bien son action, et l’impératif de redressement des comptes publics. Un numéro d’équilibriste périlleux, dont on mesurera les conséquences exactes lors de la présentation du projet de loi de finances à l’automne. D’ici là, François Bayrou va devoir muscler son jeu pour imposer son cap budgétaire, sous peine de voir son crédit écorné.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.