À quelques jours du second tour des élections législatives, une inquiétude grandissante s’empare des commerçants français. La peur de débordements et de violences post-électorales pousse nombre d’entre eux à prendre des mesures drastiques pour protéger leurs boutiques. De Paris à Marseille en passant par Nantes, les vitrines se barricadent, les stocks sont mis à l’abri, et la vigilance est de mise.
Une crainte légitime face à l’instabilité politique
Après une dissolution surprise de l’Assemblée nationale et une campagne législative sous haute tension, l’incertitude politique qui règne en France nourrit les craintes des commerçants. Beaucoup redoutent que les résultats du scrutin, quels qu’ils soient, ne provoquent la colère d’une partie de la population et ne donnent lieu à des manifestations violentes.
On a peur qu’une manifestation déborde et que les casseurs s’en prennent à nos vitrines
– Un commerçant parisien
Le spectre des violences urbaines liées au mouvement des Gilets Jaunes ou aux émeutes après la mort de Nahel est encore dans tous les esprits. Les dégâts et les pertes d’exploitation subis par de nombreux commerces lors de ces événements poussent aujourd’hui à la plus grande prudence.
Des mesures de protection renforcées
Pour parer à toute éventualité, de nombreux commerçants ont décidé de barricader leurs vitrines avec des panneaux de bois ou des rideaux métalliques. Certains prévoient même de fermer boutique de manière anticipée dimanche soir, avant la proclamation des résultats.
Les autorités ont également pris des dispositions pour sécuriser les zones commerçantes les plus exposées. À Paris, la préfecture de police a promis un dispositif renforcé dans les quartiers susceptibles de connaître des troubles, comme les abords de la place de la République.
Des dispositifs préventifs avec la présence de forces mobiles sont prévus dans toutes les grandes métropoles
– Une source policière
L’appréhension des professionnels
Malgré ces précautions, l’appréhension reste forte chez les professionnels. Beaucoup craignent que ces mesures ne suffisent pas si la situation venait réellement à dégénérer. La peur de revivre des scènes de pillages ou de dégradations est palpable.
- Les commerces non-habitués au passage de manifestations sont particulièrement inquiets
- Certains envisagent de retirer les produits de valeur des vitrines
- D’autres prévoient de mobiliser des vigiles supplémentaires pour assurer la sécurité
Cette situation met également en lumière l’impact de l’instabilité politique sur l’économie et le commerce. Selon certains professionnels, la dissolution et la campagne électorale ont déjà fait perdre un trimestre de croissance au pays. Une perte difficile alors que de nombreux commerçants se remettent à peine des conséquences de la crise sanitaire.
L’espoir d’un retour rapide au calme
Malgré leurs inquiétudes, les commerçants espèrent que le scrutin se déroulera sans heurts majeurs et que le pays retrouvera rapidement une forme de stabilité. Beaucoup aspirent désormais à tourner la page de cette séquence électorale agitée pour se consacrer pleinement à leurs activités.
On a envie d’être dans l’optique soldes et préparation des Jeux Olympiques maintenant
– Une commerçante marseillaise
Il faudra cependant sans doute un peu de temps pour que la confiance revienne complètement et que l’activité économique retrouve son rythme de croisière. D’ici là, les commerçants restent sur le qui-vive, espérant que leurs craintes ne se concrétiseront pas et que dimanche soir restera finalement un non-événement.