En ce dernier jour de mai, les places boursières occidentales ont clôturé le mois sur une note mitigée. Si Wall Street a tiré son épingle du jeu, portée par des indicateurs économiques encourageants, l’Europe est restée sur la réserve, pénalisée par une inflation persistante. Décryptage d’un mois boursier en demi-teinte.
Wall Street booste par des données rassurantes
Outre-Atlantique, les marchés ont accueilli favorablement la publication de l’indice des prix PCE, qui est ressorti conforme aux attentes en avril. Sur un an, la hausse des prix atteint 4,4%, un niveau certes encore élevé mais qui marque un ralentissement par rapport aux mois précédents. Une tendance saluée par les investisseurs.
Ce rapport a été un soulagement, dans la mesure où l’indice de base a enregistré sa plus faible progression depuis quatre mois.
Chris Low, économiste chez FHN Financial
Dans la foulée, les taux obligataires américains se sont détendus, signe que le marché anticipe un assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale dans les prochains mois. Un contexte porteur pour les valeurs de la vieille économie, à l’image des pétrolières ExxonMobil et Chevron qui ont brillé en séance.
L’Europe pénalisée par une inflation tenace
De l’autre côté de l’Atlantique, l’humeur était moins à la fête. Si Paris (+0,18%) et Londres (+0,57%) ont accroché de justesse une hausse, Francfort a stagné (+0,01%). Des performances en demi-teinte qui s’expliquent par la publication de chiffres d’inflation supérieurs aux attentes en zone euro.
Avec une hausse des prix de 6,1% en mai sur un an, le Vieux Continent est encore loin d’avoir dompté l’inflation. De quoi conforter la Banque centrale européenne dans sa politique de taux restrictive. Si une première baisse est attendue en juillet, le rythme de la détente monétaire s’annonce plus lent qu’espéré.
Rotation sectorielle à Wall Street
De retour à Wall Street, la fin de mois a été marquée par d’importants mouvements de rotation sectorielle. Les géants technologiques, grands gagnants des derniers mois, ont vu leur élan s’essouffler au profit des secteurs plus traditionnels comme l’énergie, la finance ou l’industrie.
Une tendance illustrée par le Dow Jones, riche en valeurs de la vieille économie, qui a bondi de 1,51% vendredi quand le Nasdaq, à forte coloration tech, a fini stable (-0,01%). Signe que les investisseurs rééquilibrent leurs portefeuilles en prévision d’un environnement économique moins porteur pour les valeurs de croissance.
Pétrole et euro : des signaux divergents
Sur le front des matières premières, le pétrole a fini en ordre dispersé. Le Brent a grappillé 0,29% tandis que le WTI a cédé 1,18%, les opérateurs restant prudents avant la réunion de l’Opep+ de ce week-end. Le cartel devrait reconduire ses coupes de production afin de soutenir les cours.
Côté devises, l’euro a gagné 0,15% face au dollar, soutenu par les anticipations de resserrement monétaire en Europe. À 1,0849 dollar, la monnaie unique reste cependant proche de ses plus bas niveaux depuis deux mois, signe de la vigueur persistante du billet vert.
Des perspectives incertaines pour les prochains mois
Alors que s’ouvre le mois de juin, les incertitudes restent nombreuses pour les Bourses mondiales. L’évolution de l’inflation, le rythme du resserrement monétaire des banques centrales et la vigueur de la croissance seront scrutés de près par des marchés fébriles.
Dans ce contexte, les prochaines réunions de la Fed et de la BCE donneront le ton. Si un statu quo est anticipé en juin, les investisseurs espèrent des signaux clairs sur la trajectoire des taux pour la suite. Des annonces qui pourraient donner une direction plus franche aux indices boursiers.