Les principales places boursières chinoises ont ouvert en territoire négatif ce vendredi 21 juin, malgré les récentes tentatives du gouvernement pour stimuler une croissance économique en berne. Cette contre-performance alarme les investisseurs déjà échaudés par les difficultés persistantes du géant asiatique.
Shanghai et Hong Kong dans le rouge
Dès les premiers échanges, l’indice composite de la Bourse de Shanghai abandonnait 0,24% à 2.998,24 points, tandis que la place de Shenzhen perdait 0,33% à 1.650,46 points. À Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait quant à lui 1,33% à 18.091,34 points.
Cette contre-performance intervient au lendemain d’une séance mitigée à Wall Street et malgré les espoirs suscités par les dernières annonces de Pékin en faveur de l’économie. La deuxième puissance mondiale peine en effet à retrouver son dynamisme d’antan sur fond de ralentissement de la demande mondiale et de crise immobilière.
Le spectre de la déflation
Si la Chine a pu éviter une récession en 2022, sa croissance n’a atteint que 3%, loin de ses standards habituels. Et les perspectives pour 2023 ne sont guère plus réjouissantes, avec une consommation atone et des prix à la production orientés à la baisse depuis octobre dernier.
Le risque d’une spirale déflationniste, susceptible de gripper davantage encore la machine économique chinoise, est dans tous les esprits.
souligne un analyste.
Pékin à la manœuvre
Face à ces vents contraires, le gouvernement chinois multiplie les initiatives pour tenter de relancer la machine. Cette semaine, plusieurs mesures ont ainsi été annoncées :
- Réduction des taux d’intérêt pour soutenir le crédit
- Soutien fiscal au secteur immobilier
- Relance de grands projets d’infrastructures
- Appels à consommer davantage adressés aux ménages
Des signaux encourageants, mais qui peinent encore à convaincre des marchés financiers échaudés par l’imprévisibilité de la politique économique chinoise ces dernières années. Nombre d’observateurs jugent par ailleurs ces mesures encore trop timides et appellent Pékin à accélérer ses réformes structurelles.
Quel impact pour le reste du monde ?
Au-delà de la Chine elle-même, c’est l’économie mondiale dans son ensemble qui retient son souffle. Le pays étant devenu en quelques décennies l’un des principaux moteurs de la croissance planétaire, son essoufflement fait peser une lourde hypothèque sur la reprise post-Covid.
Déjà confrontés à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières ainsi qu’aux conséquences de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux redoutent plus que jamais un « atterrissage brutal » de l’empire du Milieu. Un scénario catastrophe qu’il s’agit d’éviter à tout prix alors que l’inflation et les risques de récession n’ont jamais semblé aussi prégnants.
Dans ce contexte incertain, tous les regards restent tournés vers Pékin. Les prochaines annonces des autorités seront scrutées avec la plus grande attention par des marchés financiers sur le qui-vive. Une relance plus vigoureuse de la consommation intérieure chinoise serait sans nul doute accueillie avec soulagement par les investisseurs du monde entier. Mais le pari est loin d’être gagné…
