Les bourses chinoises ont ouvert ce jeudi 20 juin sans afficher de tendance claire. En cause, les propos tenus la veille par le gouverneur de la banque centrale de Chine qui a douché les espoirs d’un vaste plan de relance pour stimuler la deuxième économie mondiale. Une déclaration qui laisse les investisseurs dans l’expectative quant aux perspectives à court terme des indices boursiers du pays.
L’indice Hang Seng proche de l’équilibre, Shanghai stable
Dans les premiers échanges à Hong Kong, l’indice Hang Seng grappillait 0,13% à 18.453,63 points. De son côté, la place boursière de Shanghai était proche de l’équilibre à 3.015,72 points, tandis que celle de Shenzhen évoluait en léger repli de 0,21% à 1.684,03 points.
Des variations modérées qui traduisent l’attentisme des marchés, tiraillés entre espoirs de mesures de soutien à l’économie et crainte d’un ralentissement plus marqué que prévu de la croissance chinoise cette année.
Des indicateurs mitigés sur la santé de l’économie
Les derniers indicateurs publiés sur l’activité en Chine ont en effet été mitigés. Si la production industrielle et les ventes de détail ont rebondi en mai, dépassant les attentes, les investissements en capital fixe ont en revanche nettement ralenti.
De quoi entretenir le flou sur la vigueur de la reprise post-covid dans le pays, d’autant que la consommation peine toujours à retrouver son niveau d’avant la pandémie, en dépit de la levée des restrictions sanitaires fin 2022.
Il n’y aura pas de plan de relance à grande échelle.
– Yi Gang, gouverneur de la Banque populaire de Chine
Le gouverneur de la banque centrale écarte un grand plan de relance
C’est dans ce contexte que le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Yi Gang, a indiqué mercredi qu’il n’y aurait pas de plan de relance à grande échelle. Une mise au point qui a quelque peu refroidi les marchés, alors que beaucoup d’analystes parient sur de nouvelles mesures de soutien dans les prochains mois.
Le gouvernement chinois avait fixé en mars un objectif de croissance d’environ 5% pour 2023, son niveau le plus faible depuis des décennies. Mais cet objectif apparaît de plus en plus difficile à atteindre sans stimulus supplémentaire.
Les investisseurs partagés entre prudence et opportunisme
Face à ces incertitudes, les investisseurs restent partagés. Si certains préfèrent faire preuve de prudence et attendre des signes plus tangibles de reprise, d’autres y voient des opportunités pour se positionner à bon compte sur les valeurs chinoises.
- Les secteurs cycliques comme l’immobilier ou l’automobile pourraient profiter d’un rebond de l’activité
- Les valeurs technologiques restent attrayantes sur le long terme malgré la pression réglementaire
- Les entreprises exportatrices bénéficient d’un yuan affaibli
La Chine reste en effet un marché incontournable pour de nombreux investisseurs étrangers. Avec une population de 1,4 milliard d’habitants et une classe moyenne en pleine expansion, son potentiel de croissance à long terme est énorme.
Un marché qui génère toujours de l’appétit malgré les risques
Malgré un contexte economico-politique complexe, marqué par les tensions sino-américaines, le durcissement réglementaire sur les géants de la tech ou encore l’endettement préoccupant de certains promoteurs immobiliers, la place financière chinoise conserve des atouts.
L’épargne des ménages y est élevée, les réformes du secteur financier se poursuivent et les entreprises montent en gamme. Autant de moteurs qui devraient soutenir la performance des actions sur le long terme.
Pour tirer parti du potentiel chinois tout en limitant les risques, les professionnels recommandent de privilégier une approche sélective et de bien diversifier ses investissements. Le cheminement des indices de Shanghai et Hong Kong ces prochains mois sera donc scruté avec attention pour jauger de l’évolution de la deuxième économie mondiale et de l’appétit des investisseurs pour ce marché à part.