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Les Bourses asiatiques plongent dans le rouge, le Nasdaq entraîné dans la chute

Les places financières asiatiques dévissent ce matin, dans le sillage de la débâcle du Nasdaq hier à New York. Les valeurs technologiques paient le prix fort des craintes sur la croissance du secteur après les résultats décevants de plusieurs géants américains. Au Japon, le renforcement du yen pèse en plus sur les...

Les marchés boursiers asiatiques s’enfoncent dans le rouge ce jeudi matin, emboîtant le pas à Wall Street où l’indice Nasdaq a essuyé la veille sa plus lourde chute depuis septembre 2022. Tokyo accuse le coup avec une dégringolade de plus de 3% de son indice phare Nikkei, talonné par Hong Kong qui abandonne plus de 1%. Les investisseurs s’inquiètent des perspectives moroses du secteur technologique après une série de publications décevantes de résultats.

Le Nasdaq entraîne l’Asie dans son sillage

Le plongeon de 3,6% de l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, hier à New York a fait l’effet d’une douche froide sur les places asiatiques. Ce décrochage, le plus marqué en près d’un an, fait suite aux annonces peu reluisantes de plusieurs mastodontes américains du secteur, à commencer par Tesla et Alphabet, maison-mère de Google, dont les actions ont fondu respectivement de 12% et 5%.

Cette défiance s’est propagée à l’ensemble du compartiment technologique, avec des replis sévères pour les fabricants de semi-conducteurs. Sur les marchés asiatiques, les valeurs technologiques sont logiquement les plus malmenées ce matin. À Tokyo, les groupes spécialisés dans les semi-conducteurs accusent le coup, à l’image de Tokyo Electron (-4,4%), Advantest (-6,9%) ou encore Screen Holdings (-4,8%).

Les investisseurs sont maintenant confrontés à une question pressante: combien de temps faudra-t-il pour que ces investissements massifs des grandes entreprises technologiques commencent à produire des résultats exceptionnels ?

Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management

Tokyo lestée par le renforcement du yen

Outre le vent de pessimisme soufflant depuis la tech américaine, la Bourse de Tokyo pâtit de l’appréciation marquée du yen par rapport au dollar. La devise nippone a franchi ce matin le seuil des 153 yens pour un dollar, une première depuis mai. Ce mouvement est alimenté par les anticipations croissantes d’un resserrement monétaire au Japon, alors que la Fed pourrait assouplir sa politique.

Les attentes d’un assouplissement monétaire de la Fed coïncident avec les paris sur une nouvelle hausse de taux de la BoJ à sa réunion. Cette évolution potentielle des écarts de rendement favorise le yen.

Charu Chanana, stratégiste devises chez Saxo Capital Markets

Cette vigueur retrouvée du yen pèse sur les valeurs exportatrices nippones, en rognant mécaniquement leur compétitivité et leurs profits à l’international. Le secteur automobile est touché, avec Toyota qui cède 1,8%, Honda 0,6% et Nissan 1,7%. L’indice élargi Topix recule pour sa part de 2,7%.

La Chine dans le rouge malgré des indicateurs solides

Malgré des indicateurs macroéconomiques plutôt encourageants publiés ce matin, les Bourses chinoises n’échappent pas au marasme ambiant. L’indice composite de Shanghai cède 0,8% et celui de Shenzhen 0,3%. Hong Kong accuse une baisse plus prononcée, avec un repli de 1,2% du Hang Seng. Même son de cloche à Taïwan (-1,5%) et en Corée du Sud (-0,6%), deux places très exposées à la tech.

Ce décrochage survient en dépit d’une croissance chinoise plus dynamique qu’attendu au deuxième trimestre (+6,3%) et d’une production industrielle vigoureuse en juin (+4,4%). Mais le risque de nouveaux soubresauts sur le marché immobilier et la frilosité des consommateurs continuent de jeter une ombre sur les perspectives de reprise. Dans ce contexte lourd d’incertitudes, les investisseurs préfèrent se détourner des actifs risqués.

Cette journée noire sur les marchés asiatiques témoigne de la forte sensibilité des investisseurs aux vents contraires soufflant depuis les États-Unis. Entre dégradation de la conjoncture, resserrement monétaire et risque de récession, les motifs d’inquiétude ne manquent pas. La tech, secteur hautement spéculatif et valorisé, se retrouve en première ligne face à ce regain d’aversion au risque. Dans un climat d’incertitude persistante, la prudence reste plus que jamais de mise pour les investisseurs.

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