Un geste de soutien qui ne passe pas inaperçu. Ces derniers jours, plusieurs joueurs emblématiques de l’équipe de France de football ont exprimé leur solidarité envers la ville palestinienne de Rafah, endeuillée par une frappe meurtrière ayant coûté la vie à 45 personnes dimanche dernier. Sur leurs réseaux sociaux, des stars des Bleus comme Ousmane Dembélé, Dayot Upamecano, Ibrahima Konaté, Youssouf Fofana ou encore Marcus Thuram ont relayé une photo accompagnée du message “All eyes on Rafah” (Tous les yeux vers Rafah). Une prise de position symbolique qui ne fait pas l’unanimité et soulève de nombreuses questions sur le rôle politique des sportifs de haut niveau.
Un élan de solidarité face à la tragédie
Située dans le sud de la bande de Gaza, la ville de Rafah a été la cible dimanche d’une lourde frappe israélienne qui a semé la désolation parmi la population civile. Face à ce drame, plusieurs internationaux français ont tenu à exprimer leur soutien et leur compassion envers les victimes palestiniennes. Un élan de solidarité spontané et sincère de la part de ces footballeurs, touchés par l’ampleur de la tragédie.
Les forces barbares israéliennes n’ont aucune limite à leurs crimes.
Jules Koundé, international français du FC Barcelone
Le sport, terrain d’expression politique ?
Si cette manifestation de soutien part d’une intention louable, elle fait néanmoins polémique. En prenant position sur un conflit aussi sensible que celui opposant Israël et la Palestine, les joueurs de l’équipe de France s’aventurent sur un terrain glissant. Le sport doit-il être un espace d’expression politique ? Les sportifs ont-ils un devoir de réserve ou au contraire une responsabilité d’engagement ? Les avis divergent et le débat divise jusqu’au sein même du vestiaire tricolore.
- Pour certains, les footballeurs doivent rester focalisés sur leur performance sportive et éviter de prendre parti publiquement.
- D’autres estiment au contraire que leur notoriété leur confère une tribune privilégiée pour alerter l’opinion sur des causes qui leur tiennent à cœur.
Une équipe de France clivée
Loin de faire l’unanimité, le geste des coéquipiers de Kylian Mbappé provoque des remous jusque dans les travées des stades. Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre messages de soutien et commentaires outrés dénonçant un “communautarisme” ou un “racisme tranquille”. Reflet d’une société française divisée, l’équipe de France cristallise les tensions et se retrouve malgré elle au cœur d’une polémique qui dépasse le cadre sportif.
Les joueurs de l’Équipe de France affichent leur soutien à la Palestine après la frappe sur Rafah. Un geste fort qui ne fait pas l’unanimité. Le sport doit-il être un terrain d’expression politique ? #EDF #Rafah pic.twitter.com/iyVZwDjQHM
— Actu Foot (@ActuFoot_) May 30, 2024
Au-delà du cas particulier de Rafah, c’est plus largement la question de l’engagement politique des sportifs qui se pose. A l’heure où de plus en plus d’athlètes utilisent leur influence pour défendre des causes sociétales, où se situe la frontière entre liberté d’expression et devoir d’exemplarité ? Un débat complexe qui interroge sur le rôle et la responsabilité des icônes du sport dans notre société.