C’est un coup de tonnerre dans le ciel bleu. Mardi soir à Munich, les Bleus ont vu leurs rêves de troisième titre continental s’envoler, battus 2-1 par une équipe d’Espagne rajeunie et talentueuse. Un scénario cruel pour les hommes de Didier Deschamps, qui nourrissaient de grandes ambitions dans cet Euro 2024. Retour sur les causes de cet échec et les leçons à en tirer pour l’avenir.
Un parcours en demi-teinte
Malgré une phase de groupes maîtrisée, avec notamment une victoire probante face à l’Allemagne (1-0), les Bleus ont montré des signes de fébrilité lors de la phase à élimination directe. Une qualification arrachée aux tirs au but face au Portugal en quart de finale (0-0, 5 tab à 3) avait déjà soulevé quelques doutes sur la capacité de cette équipe à aller au bout.
Face à l’Espagne, ces limites ont été cruellement exposées. Dominateurs en début de match, les Bleus ont progressivement subi la maîtrise technique des Espagnols, concédant l’ouverture du score sur un bijou du prodige Lamine Yamal (16 ans). Malgré l’égalisation de Randal Kolo Muani, c’est bien la Roja qui a eu le dernier mot, par l’intermédiaire de Dani Olmo à la 75e minute.
Des cadres pas au rendez-vous
Parmi les principaux motifs de déception côté français, la prestation décevante de plusieurs cadres. Kylian Mbappé, attendu comme le leader de cette équipe, est passé à côté de son Euro, ne parvenant pas à peser sur le jeu comme il peut si bien le faire en club. Son compère en attaque Ousmane Dembélé n’a guère été plus en réussite, gâchant plusieurs occasions nettes.
Au milieu de terrain, Adrien Rabiot a semblé émoussé, loin de son niveau habituel en sélection. Une baisse de régime symbolique d’un collectif qui n’a pas su hausser son niveau de jeu dans les moments clés.
L’avenir en question
Cette élimination prématurée soulève inévitablement des interrogations sur l’avenir de cette génération dorée, encensée depuis son titre mondial en 2018. L’objectif affiché des Bleus était clair : remporter l’Euro 2024 pour s’inscrire durablement dans l’histoire du football. Un échec qui laissera des traces.
“On avait les qualités et l’ambition pour aller au bout. C’est une grande déception, il va falloir l’digérer.”
Hugo Lloris, capitaine de l’équipe de France, au micro de M6.
Au-delà des joueurs, c’est aussi le sélectionneur Didier Deschamps qui se retrouve sur la sellette. Sous contrat jusqu’en 2026, le technicien basque devra trouver les ressorts pour remobiliser ses troupes et préparer l’avenir. La Coupe du Monde 2026, co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, constituera le prochain grand défi des Bleus.
Des motifs d’espoir
Malgré la déception, cette élimination ne doit pas occulter les promesses entrevues durant le tournoi. L’éclosion au plus haut niveau de pépites comme Eduardo Camavinga ou Randal Kolo Muani confirme le vivier exceptionnel dont dispose l’équipe de France. Dans un football de plus en plus concurrentiel, les Bleus ont toujours les atouts pour jouer les premiers rôles.
Il faudra néanmoins tirer les leçons de cet Euro en demi-teinte. Trouver le bon équilibre entre jeunesse et expérience, renouveler les schémas de jeu, muscler la préparation physique… Les chantiers ne manquent pas pour hisser durablement la France sur le toit de l’Europe et du monde. Aux joueurs et au staff de relever ce défi pour continuer à faire vibrer les supporters français.
Le bilan en chiffres
- 5 matches disputés (3 victoires, 1 nul, 1 défaite)
- 5 buts marqués (meilleur buteur : Kylian Mbappé avec 2 buts)
- 3 buts encaissés
- 61% de possession moyenne
Des statistiques honorables, mais insuffisantes pour atteindre les sommets espérés. Les Bleus devront se servir de cette expérience pour rebondir et aborder la suite avec ambition. Le talent est là, il faudra trouver la bonne alchimie pour le sublimer. Rendez-vous dans deux ans pour de nouvelles aventures en Bleu, avec l’espoir d’un dénouement plus heureux.
