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Les Bleues Tombent avec Panache Face aux Black Ferns au Cap

Les Bleues menaient 7-7 à la pause face aux intouchables Néo-Zélandaises… puis tout a basculé en seconde période. Vont-elles transformer la frustration en médaille de bronze face aux Américaines ?

Imaginez la scène : un soleil brûlant sur le stade du Cap, des tribunes en feu, et deux des meilleures équipes du monde qui se regardent dans le blanc des yeux. D’un côté les Black Ferns, championnes olympiques, championnes du monde, invaincues ou presque depuis des lustres. De l’autre, les Bleues, ces Françaises qui montent en puissance depuis Paris 2024 et qui rêvent de faire tomber l’Everest du rugby à 7 féminin. Ce dimanche 7 décembre 2025, la demi-finale des Sevens Series a tenu toutes ses promesses… jusqu’à ce qu’elle ne les tienne plus.

Une première mi-temps qui fait rêver tout un pays

Personne n’aurait misé un centime sur une entame aussi tranchante des Tricolores. Dès les premières minutes, les joueuses de Romain Huet imposent un rythme infernal. Pressing haut, récupérations rapides, et surtout une envie palpable de montrer qu’elles appartiennent à ce niveau-là.

Et puis arrive ce moment de grâce. Alycia Christiaens, l’ailière explosive, reçoit le ballon sur son côté gauche. Un crochet extérieur, un changement de direction fulgurant, et elle file dans l’en-but néo-zélandais comme si les lois de la physique ne s’appliquaient plus. 7-0 pour la France. Le banc explose, les supporters français (ils étaient quelques-uns dans les gradins) n’y croient pas.

La défense tient bon ensuite. Les placages sont propres, les replis défensifs parfaits. Les Black Ferns, habituées à marcher sur l’eau, commencent à douter. Stacey Waaka finira bien par égaliser sur une croisée parfaitement exécutée, mais à la pause, c’est 7-7. Un score de parité face à la Nouvelle-Zélande. En demi-finale mondiale. On se pince.

Le brutal retour à la réalité en seconde période

Le rugby à 7 est un sport cruel. Sept minutes, c’est à la fois une éternité et une fraction de seconde. Malheureusement pour les Bleues, la seconde période va ressembler à une descente aux enfers express.

Dès la reprise, les Néo-Zélandaises accélèrent. Une pénalité rapidement jouée, une défense française surprise, et l’essai tombe. 14-7. Le scenario classique : quand les Black Ferns sentent le sang, elles deviennent impitoyables.

Alena Saili, la pépite du rugby kiwi, viendra clore la marque d’un essai tout en puissance. 19-7 score final. Un écart qui semble large mais qui ne reflète pas totalement la physionomie du match. Les Françaises ont craqué physiquement, c’est vrai, mais elles ont surtout payé cash deux minutes d’égarement.

Ce qu’il faut retenir de cette défaite (et c’est beaucoup)

Oui, il y a de la déception. Finir à la porte de la finale, face à l’ogre néo-zélandais, ça laisse toujours un goût amer. Mais regardons les choses en face : tenir tête pendant 10 minutes à cette équipe-là, c’est déjà une performance majuscule.

« On a montré qu’on pouvait les regarder dans les yeux. Maintenant, il faut apprendre à tenir 14 minutes, pas juste 10. »

Un membre du staff tricolore, sous couvert d’anonymat

Depuis les Jeux de Paris, les Bleues progressent à vitesse grand V. On se souvient de la déroute face à l’Australie la veille (41-0). Rebondir le lendemain avec une demi-finale aussi aboutie, c’est le signe d’un groupe qui mûrit à toute allure.

Le match pour la troisième place : l’occasion rêvée de conclure en beauté

Dimanche après-midi, les Bleues affronteront les États-Unis pour la médaille de bronze. Les Américaines viennent de prendre une claque monumentale face à l’Australie (34-7) et risquent d’avoir les jambes lourdes et le moral dans les chaussettes.

Pour les Françaises, c’est l’opportunité parfaite de transformer ce week-end sud-africain en succès. Une troisième place serait un signal fort envoyé au reste du circuit : la France est bel et bien de retour dans le top 4 mondial.

Les chiffres qui font plaisir malgré la défaite

  • Premier essai marqué face à la Nouvelle-Zélande depuis… très longtemps
  • 7-7 à la pause : du jamais vu en compétition officielle récente
  • Meilleure performance française face aux Black Ferns sur les 5 dernières années
  • Parcours global au Cap : 4 victoires avant la demi-finale

Le contexte du circuit : où se situent vraiment les Bleues ?

Après une étape à Dubaï plutôt décevante (7e place finale avec une seule victoire en phase de poules), ce week-end au Cap représente une vraie bouffée d’oxygène. Les joueuses ont montré qu’elles étaient capables de battre n’importe qui… sauf peut-être les deux monstres océaniennes quand elles sont à 100 %.

Le classement général risque d’être serré. La Nouvelle-Zélande et l’Australie semblent un cran au-dessus, mais derrière ? La France, le Canada, les États-Unis et même l’Irlande se tiennent dans un mouchoir de poche. Chaque point va compter pour la qualification finale à Madrid et pour la tête de série aux prochains grands événements.

Les joueuses qui ont marqué les esprits

Alycia Christiaens d’abord, avec son essai magnifique et sa capacité à faire parler sa vitesse. On savait déjà qu’elle était une finisseuse hors pair, mais là, elle a franchi un cap mental face à la meilleure défense du monde.

La défense collective ensuite. Pendant dix minutes, les Bleues ont réussi l’impossible : contenir les vagues noires successives. Des placages de Joanna Grisez, des contestes acharnés au sol, une organisation sans faille. C’est peut-être là que se joue la vraie progression : dans l’intensité défensive.

Et que dire de la capitaine (ou de la leader d’attaque, selon les matchs) qui a su maintenir le cap quand ça devenait dur ? Le leadership commence à se structurer, et c’est essentiel dans ce sport où tout va trop vite pour réfléchir.

Et maintenant ? Vers Los Angeles 2028 avec des ambitions revues à la hausse

Cette demi-finale, même perdue, change la donne. Les Bleues ne sont plus des outsiders sympathiques. Elles sont devenues des prétendantes crédibles. Dans trois ans, aux Jeux de Los Angeles, on sait désormais que la médaille d’or passera forcément par une victoire face à la Nouvelle-Zélande ou l’Australie.

Et si c’était justement cette défaite qui allait permettre de franchir le dernier palier ? Le rugby à 7 est ainsi fait : on apprend plus dans les défaites que dans les victoires faciles. Cette sensation de pouvoir rivaliser, puis de craquer, va hanter les nuits des joueuses… et les motiver comme jamais pour la suite.

Prochain rendez-vous dès ce dimanche pour la petite finale. Une médaille de bronze serait la plus belle des réponses. Et quelque chose nous dit que les Bleues n’ont pas dit leur dernier mot dans ce tournoi du Cap.

Le rugby à 7 féminin français est en train de vivre sa révolution. Lentement mais sûrement. Et ce n’est que le début.

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