C’est un baptême olympique pour le moins corsé qui attend les volleyeuses françaises en 2024. Pour leur toute première participation aux Jeux, les Bleues ont hérité d’un groupe particulièrement relevé à l’issue du tirage au sort effectué mercredi. Elles se mesureront en effet aux deux dernières équipes sacrées championnes olympiques, les États-Unis et la Chine, ainsi qu’à la redoutable Serbie, double championne du monde en titre. Un défi de taille qui s’annonce aussi excitant qu’intimidant.
Un “groupe de la mort” olympique
Versées dans la poule A, les joueuses d’Émile Rousseaux savent d’ores et déjà que la qualification pour les quarts de finale sera une mission des plus ardues. Car si la France, 19e nation mondiale, a décroché son billet pour les JO en tant que pays hôte, ses adversaires font figure de poids lourds de la discipline.
En premier lieu, il faudra se frotter à Team USA, grandissime favorite pour conserver son titre acquis à Tokyo en 2021. Emmenées par des stars telles que Jordan Larson ou Foluke Akinradewo, les Américaines possèdent une culture de la gagne chevillée au corps. Leurs services dévastateurs et leur maîtrise technique en font de sacrées clientes.
Le deuxième ogre sera la Chine, sacrée à Rio en 2016 et bien décidée à reconquérir l’or. Physiquement, les Chinoises survolent la concurrence, s’appuyant sur des gabarits hors-norme et une puissance phénoménale à l’attaque. Un volley résolument moderne et athlétique aux antipodes des stéréotypes.
Enfin, la Serbie ne sera pas en reste avec son équipe expérimentée et aguerrie, composée de trentenaires rompues aux joutes internationales. Si les Bleues sont parvenues à la surprendre en Ligue des Nations, nul doute que les vice-championnes olympiques en titre auront à cœur de remettre les pendules à l’heure.
L’audace comme mot d’ordre
Face à un tel plateau relevé, les Françaises n’auront d’autre choix que de se sublimer et de réaliser des prestations XXL pour espérer voir les quarts. L’expérience encore limitée à ce niveau et le manque de repères constitueront indéniablement des obstacles. Mais la dynamique positive instaurée depuis quelques années ainsi que la ferveur du public français pourraient agir comme des catalyseurs.
Nous sommes conscients que l’équipe de France sera le petit Poucet. Pour nous, ce seront trois finales olympiques à jouer.
Emmanuel Fouchet, manager de l’équipe de France
Loin de s’avouer vaincues d’avance, les Tricolores espèrent bien créer la sensation en s’appuyant sur leurs points forts. Leur combativité, leur état d’esprit irréprochable et une certaine insouciance pourraient déstabiliser des adversaires mieux classés sur le papier. Les Bleues ont prouvé par le passé qu’elles savaient élever leur niveau dans les grands rendez-vous, à l’image des Championnats d’Europe 2019.
Paris 2024, un tremplin vers les sommets
Au-delà du résultat, cette première expérience olympique constituera un formidable tremplin pour le développement du volley féminin tricolore. Évoluant dans l’ombre des sports majeurs, les volleyeuses ont une carte à jouer pour susciter des vocations et faire grandir leur discipline dans l’Hexagone.
Les Jeux de Paris seront ainsi l’occasion de braquer les projecteurs sur ces athlètes méconnues du grand public mais débordantes de talent et d’envie. En démontrant toute l’étendue de leur potentiel face aux meilleures nations de la planète, elles pourraient bien donner des idées à toute une génération et insuffler un nouvel élan.
Certes, l’objectif de médaille paraît aujourd’hui illusoire au regard des forces en présence. Mais en sport, rien n’est jamais écrit d’avance. Les Bleues du volley l’ont bien compris et comptent s’appuyer sur leur mental d’acier pour bousculer la hiérarchie. Paris 2024 pourrait bien être le théâtre de leur révélation au plus haut niveau, ouvrant de nouvelles perspectives passionnantes pour l’avenir du volley français.