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Les Blessés de Guerre Affluent à l’Hôpital de Goma en RDC

En RDC, l'hôpital de Goma est submergé par l'afflux de blessés de guerre suite aux violents combats opposant l'armée au groupe rebelle M23. Les infrastructures sanitaires sont dépassées face à cette crise humanitaire alarmante. Découvrez le témoignage poignant des victimes et le dévouement des équipes médicales dans cet article.

Au cœur de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une crise humanitaire alarmante se déroule. L’hôpital de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est submergé par un afflux sans précédent de blessés de guerre. En moins de trois semaines, plus de 200 victimes des combats opposant l’armée congolaise au groupe rebelle M23 ont été admises dans cet établissement soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Une région déchirée par des décennies de conflits

Cette province de l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, est le théâtre de violences cycliques depuis près de 30 ans. Mais ces dernières semaines, l’intensification des affrontements entre le M23, qui bénéficierait du soutien de 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon certaines sources, et les forces armées congolaises a provoqué une recrudescence dramatique du nombre de blessés.

Des combats sur plusieurs fronts autour de Goma

La bataille fait rage sur de multiples fronts encerclant Goma, ville d’environ un million d’habitants où s’entassent également des centaines de milliers de déplacés. Les affrontements les plus proches ne se trouvent plus qu’à une vingtaine de kilomètres, dans les collines de Sake, faisant craindre une chute imminente de la cité aux mains du M23, comme ce fut déjà le cas en 2012.

L’hôpital de Goma débordé par l’afflux de blessés

Face à cette situation critique, les capacités de l’hôpital de Goma sont poussées dans leurs derniers retranchements. Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, tire la sonnette d’alarme :

Actuellement, le nombre de lits n’est plus suffisant. On est en sur-occupation partout.

Selon elle, les civils et les mineurs de moins de 18 ans représentent une part croissante des victimes. Les blessures par balle et par éclats d’obus sont les plus fréquentes parmi les patients admis, nécessitant des opérations chirurgicales en urgence qui mobilisent les blocs opératoires jour et nuit.

Des infrastructures sanitaires précaires

Au-delà de la saturation de l’hôpital, c’est toute l’infrastructure sanitaire de la région qui se révèle tragiquement insuffisante. Faute de routes et de services de secours, de nombreux blessés sont transportés pendant des heures sur des brancards de fortune par leurs proches ou des membres de la communauté. Beaucoup n’atteignent jamais un centre de soins.

Témoignages poignants des victimes

Parmi les rescapés, les récits sont glaçants. Réponse Izabayo, un jeune homme d’une vingtaine d’années, confie depuis son lit d’hôpital :

J’étais en train de fuir, j’ai été touché par les balles.

Non loin de là, Antoinette Mugisha serre contre elle son fils, un petit garçon dont la tête est bandée suite à des blessures par éclats de verre. Terrée avec sa famille dans leur maison à Ngungu, à 70 km de Goma, lors de violents combats, une bombe a explosé à proximité, blessant six des douze occupants.

Un drame humanitaire qui s’aggrave

Cette crise sanitaire aiguë s’inscrit dans un contexte global de détresse humanitaire en RDC. Selon les Nations Unies, le pays compte déjà plus de 5 millions de déplacés internes, dont 1,9 million rien que dans la province du Nord-Kivu. Les besoins en aide d’urgence, en soins médicaux et en protection des civils n’ont jamais été aussi criants.

Face à l’aggravation du conflit et à l’intensification des combats autour de Goma, il est impératif que la communauté internationale se mobilise pour renforcer l’assistance humanitaire et faire pression pour une résolution pacifique de ce drame qui n’a que trop duré. Chaque jour qui passe ajoute son lot de vies brisées et de souffrances indicibles pour la population du Nord-Kivu, prise au piège d’un cycle infernal de violences.

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