C’est un oui franc et massif qu’ont exprimé les électeurs bâlois ce dimanche lors du référendum sur le financement de l’Eurovision 2025. Avec 66,4% de votes favorables selon les résultats partiels, les habitants de la cité rhénane ont clairement affiché leur volonté d’accueillir le prestigieux concours européen de la chanson, balayant ainsi l’opposition farouche de l’Union Démocratique Fédérale (UDF). Un signal fort envoyé en faveur de la culture et du rayonnement international de la ville.
L’UDF échoue à convaincre sur les risques financiers et sécuritaires
Le petit parti conservateur avait réussi à provoquer ce référendum en récoltant le nombre requis de signatures. Ses arguments mettaient en avant les coûts jugés “disproportionnés” de l’événement, chiffrés à près de 35 millions d’euros, ainsi que les défis sécuritaires et même certaines réserves morales. Mais les Bâlois n’ont pas été convaincus.
Il s’agit d’une dépense publique qui est totalement démesurée, un vrai gaspillage pour le canton : trois jours de spectacles pour quasiment 35 millions de francs, sachant qu’une grosse partie de ce montant va être dépensée pour la sécurité.
Philippe Karoubi, membre du comité directeur de l’UDF
L’UDF reprochait également le fait que l’État soit l’organisateur, jugeant que même si des retombées économiques étaient à prévoir, celles-ci bénéficieraient avant tout au secteur privé, notamment l’hôtellerie. Mais cet argumentaire n’a pas fait mouche auprès de l’électorat.
Des retombées économiques jugées considérables
Les autorités bâloises tablent en effet sur environ 60 millions d’euros de retombées économiques directes, en se basant sur l’expérience positive de Liverpool qui a accueilli l’édition 2023. Une manne financière qui devrait profiter à de nombreux secteurs :
- Hôtellerie et hébergement
- Restauration
- Commerces
- Transports
- Emplois directs et indirects
L’Eurovision est en effet un événement d’une ampleur considérable, attirant des dizaines de milliers de visiteurs. La finale est quant à elle suivie par près de 200 millions de téléspectateurs à travers le monde. De quoi offrir une exposition médiatique unique à la ville hôte.
Une tradition bien ancrée en Suisse
Ce sera la troisième fois que la Suisse accueillera l’Eurovision, après les éditions de 1989 à Lausanne et 1956 à Lugano, cette dernière étant la toute première de l’histoire du concours. Un retour aux sources en quelque sorte pour cet événement créé en 1956 sur le modèle du festival de Sanremo.
Bâle avait été choisie après la victoire en 2024 de l’artiste non-binaire Nemo, devançant d’autres candidatures comme celle de Genève. La cité rhénane avait mis en avant ses atouts :
- Situation géographique au cœur de l’Europe
- Infrastructures de qualité, notamment la St. Jakobshalle
- Expérience dans l’accueil de grands événements
- Vie culturelle dynamique
- Accessibilité
Les préparatifs vont pouvoir se poursuivre
Avec ce feu vert populaire, les préparatifs déjà bien engagés vont pouvoir se poursuivre sereinement. Le comité d’organisation local travaille main dans la main avec l’UER (Union Européenne de Radio-Télévision) qui chapeaute l’événement.
De nombreux défis restent à relever d’ici mai 2025 :
- Aménagement de la salle et des infrastructures
- Hébergement des délégations et de la presse
- Sécurité de l’événement
- Gestion des transports et de l’afflux de visiteurs
- Programmation des festivités annexes
Mais la ville peut compter sur le soutien du canton et de la confédération, ainsi que sur l’enthousiasme de ses habitants comme l’a prouvé le résultat du référendum. Les Bâlois ont hâte de vivre au rythme de l’Eurovision et d’accueillir l’Europe entière le temps d’un concours haut en couleurs et en émotions.
Rendez-vous donc en mai 2025 pour vibrer au son des mélodies européennes et découvrir laquelle succédera au tube “The Blue Dahlia” de Nemo au palmarès de l’Eurovision. Une chose est sûre : Bâle mettra tout en œuvre pour offrir une édition inoubliable, à la hauteur de ce référendum historique !