Chaque année, de mai à octobre, les eaux cristallines de La Réunion se parent d’un ballet majestueux. Des centaines de baleines à bosse, ces géants des mers pesant jusqu’à 30 tonnes, sillonnent les côtes de l’île paradisiaque pour le plus grand émerveillement des locaux et des touristes. Un spectacle à couper le souffle qui masque malheureusement une réalité alarmante : l’avenir de ces créatures fascinantes est aujourd’hui gravement menacé.
Une popularité à double tranchant
Attirés par la promesse d’approcher au plus près ces mammifères marins extraordinaires, les visiteurs affluent en masse vers La Réunion. Un engouement qui ne cesse de croître d’année en année, mais qui s’accompagne hélas de dérives inquiétantes. Malgré une réglementation stricte exigeant des bateaux de se tenir à 300 mètres des baleines et de limiter leur nombre à 5 embarcations simultanément, les infractions se multiplient.
D’après une source proche de la brigade nautique surveillant la zone, « certains jours, l’atmosphère est tendue, il y a trop de monde en mer et certains poursuivent les cétacés ». Une situation chaotique où dès qu’une baleine est repérée, tous les navires se ruent vers elle, perturbant sa quiétude et mettant potentiellement sa vie en danger.
Des comportements à haut risque
Les images captées par des plongeurs révèlent des scènes choquantes où des nageurs n’hésitent pas à s’approcher à quelques centimètres seulement de ces colosses des océans. Un comportement aussi irresponsable que dangereux, tant pour les hommes que pour les baleines. Les cétacés, désorientés et stressés par ce harcèlement constant, peuvent avoir des réactions imprévisibles et potentiellement fatales.
Imaginez être constamment suivi, encerclé, approché de trop près par des dizaines d’individus bruyants et agités. C’est le calvaire quotidien de ces pauvres baleines.
Un scientifique spécialiste des mammifères marins
Une pollution sonore néfaste
Au-delà du dérangement physique, c’est aussi toute la pollution sonore générée par le vrombissement incessant des moteurs qui perturbe le fragile équilibre de ces animaux. Les baleines communiquent et se repèrent essentiellement grâce aux sons. Le vacarme sous-marin engendré par l’activité humaine interfère avec leurs vocalises et peut gravement impacter des moments cruciaux comme l’allaitement des baleineaux ou les phases de repos.
Une protection renforcée indispensable
Face à ces menaces grandissantes, les autorités et les associations environnementales tirent la sonnette d’alarme. Il est urgent de renforcer drastiquement les mesures de protection des baleines à bosse de La Réunion avant qu’il ne soit trop tard. Cela passe par :
- Une présence accrue de la brigade nautique pour faire respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur
- Des sanctions plus lourdes et systématiques pour les contrevenants mettant en péril la sécurité des cétacés
- Une sensibilisation massive des touristes et des professionnels aux bonnes pratiques d’observation des baleines
- La création de zones sanctuaires interdites à la navigation pendant les périodes de reproduction et d’allaitement
- Un encadrement plus strict des activités touristiques pour limiter la pression sur les mammifères marins
Il en va de la survie de ces créatures majestueuses qui enchantent les côtes réunionnaises. Chacun, à son niveau, peut agir pour que perdure ce spectacle unique au monde. En adoptant un comportement respectueux et responsable en mer, en soutenant les actions de protection, en sensibilisant son entourage. L’avenir des baleines à bosse est l’affaire de tous. Mobilisons-nous dès maintenant pour que leurs chants continuent longtemps de résonner dans l’océan Indien.