C’est un rebondissement inattendu dans l’une des plus mystérieuses affaires de vol d’art sacré en France. Quatorze ans après la disparition des huit anges musiciens qui ornaient la flèche de la basilique Saint-Nicolas de Nantes, l’une des précieuses statues de plomb doré pourrait bientôt retrouver le chemin de la cité des ducs de Bretagne.
Le périple d’un ange à travers l’Europe
Selon nos informations, cet ange trompettiste serait actuellement conservé dans une entreprise de restauration en Espagne. Une restitution à l’amiable serait en bonne voie, ce qui permettrait à la ville de Nantes, propriétaire de l’œuvre, de la récupérer sans engager de procédure judiciaire. Il s’agirait alors de la deuxième statue à réintégrer le giron de la collectivité depuis la disparition de l’ensemble en 2009.
À l’époque, les huit séraphins de 2,40 mètres de haut venaient d’être déposés pour une campagne de restauration de la basilique néo-gothique. C’est alors que leur trace s’était volatilisée, plongeant les Nantais dans la perplexité. Que s’était-il passé ? Qui pouvait avoir dérobé ces anges musiciens et surtout dans quel but ? Le mystère est longtemps resté entier.
Les dessous d’une affaire rocambolesque
Après des années d’enquête, le voile a fini par se lever en partie sur cette énigme digne d’un polar. Un entrepreneur, chargé initialement de la restauration des statues, aurait en réalité décidé de les vendre à des collectionneurs privés en France et à l’étranger. Un commerce illégal qui lui a valu d’être mis en examen pour vol et recel.
Mais le sort de toutes les œuvres n’est pas encore scellé. Si un premier ange avait déjà été retrouvé et restitué dès 2019, plusieurs autres demeurent introuvables. Quant à l’instigateur de ce rocambolesque trafic, il doit encore répondre de ses actes devant la justice et reveoir sur les modalités de retour des séraphins égarés.
Un patrimoine à retrouver et à préserver
Au-delà du caractère sensationnel, cette affaire met en lumière les défis de la conservation du patrimoine religieux. Comme de nombreux édifices anciens, la basilique Saint-Nicolas nécessite un entretien constant et coûteux. Les statues disparues en sont le triste symbole.
Mais leur retour progressif offre aussi une note d’espoir. Il témoigne de la volonté des villes comme Nantes de se battre pour préserver ces témoins de leur histoire. En attendant, des répliques en résine des anges ornent désormais la flèche, dans l’attente de retrouver peut-être un jour les originaux dans leur intégralité.
Une chose est sûre : les anges musiciens de la basilique n’ont pas fini de faire parler d’eux. Chaque rebondissement de ce mystère architectural est scruté avec attention. La prochaine étape ? Probablement la restitution officielle de ce deuxième séraphin via un retour rocambolesque d’Espagne. Preuve que même les affaires les plus inextricables peuvent connaître des dénouements heureux.