Le silence est d’or, surtout lorsque les actes parlent d’eux-mêmes. C’est le credo que semble avoir adopté Rudy Gobert, le pivot français évoluant en NBA sous les couleurs des Timberwolves du Minnesota. Sa prestation XXL mercredi dernier face aux Clippers de Los Angeles en est la parfaite illustration.
Un match référence pour Gobert
Avec 7 passes décisives à son actif lors de la victoire écrasante de son équipe 108 à 80, Rudy Gobert a livré l’une de ses copies les plus complètes de la saison. Loin de se contenter d’imposer sa domination dans la raquette, le natif de Saint-Quentin a démontré l’étendue de sa palette en distribuant le jeu tel un meneur.
Quand la balle circule bien, tout le monde peut briller. J’ai essayé de ne rien forcer, de trouver mes coéquipiers, j’ai fait du bon boulot, pris les bons tirs.
Rudy Gobert
Une performance d’autant plus remarquable qu’elle intervient après une période compliquée pour les Wolves, marquée par le coup de gueule d’Anthony Edwards sur le manque de cohésion de l’équipe. Un électrochoc auquel Gobert et ses coéquipiers ont su répondre de la meilleure des manières.
Un leader discret mais essentiel
Si d’autres auraient pu céder à la panique ou à la frustration, Gobert, lui, a choisi la voie du rassemblement et de l’exemplarité. Loin des feux des projecteurs et des déclarations fracassantes, le Français s’attelle à jouer son rôle de pilier, sur et en dehors du parquet.
J’essaie de toujours garder l’esprit clair, de ne pas être submergé par l’émotion. D’être un peu comme un pilier qui est là pour un peu stabiliser tout.
Rudy Gobert
Un leadership tranquille mais ô combien précieux pour cette jeune équipe des Timberwolves, destinée selon beaucoup d’observateurs à jouer les premiers rôles cette saison. Arrivée dans le Minnesota il y a moins d’un an, la tour de contrôle tricolore semble avoir trouvé la formule pour guider les siens vers les sommets.
L’exigence permanente comme moteur
Avec un tel statut viennent aussi son lot de responsabilités et d’attentes, que Gobert a parfaitement intégrées. Finalistes malheureux de la Conférence Ouest au printemps dernier, les Wolves se savent attendus au tournant. Pas question donc de s’endormir sur ses lauriers.
Quand on perd quatre matchs d’affilée, par exemple, ce n’est pas quelque chose qu’une équipe qui veut jouer pour le titre doit faire.
Rudy Gobert
Exigeant avec lui-même, le pivot de 30 ans l’est tout autant avec ses coéquipiers, n’hésitant pas à recadrer et à montrer la voie à suivre. Le tout sans jamais se départir de ce qui fait sa force : le travail, encore et toujours, dans une quête perpétuelle de progression.
Un exemple à suivre
Alors que la régulière NBA bat son plein, Rudy Gobert trace son sillon, imperturbable et déterminé. Porté par ses performances et son attitude irréprochable, il incarne ce que doit être un leader moderne : inspirant sans être écrasant, fédérateur sans être autoritaire.
Un modèle dont feraient bien de s’inspirer bon nombre de ses pairs. Car en définitive, c’est dans l’ombre des vestiaires et la lumière des parquets que se forgent les destins des plus grandes équipes. Et ça, Rudy Gobert l’a parfaitement compris.