Le monde du logement est en ébullition. Alors que le secteur traverse une crise profonde, tous les regards étaient tournés vers le projet de budget 2025, porteur d’espoir avec ses mesures phares pour relancer la construction. Mais coup de théâtre : le gouvernement Barnier est censuré, plongeant l’avenir de ces dispositions dans l’incertitude. Face à cette situation, l’Alliance pour le logement, qui rassemble les principaux acteurs du secteur, sort du silence et appelle solennellement à préserver les acquis de ce budget avorté. Décryptage d’un enjeu crucial pour l’immobilier français.
Un projet de budget salvateur pour le logement
Le projet de loi de finances 2025, bien que désormais gelé, avait suscité beaucoup d’attentes chez les professionnels du logement. Et pour cause : il comportait plusieurs mesures ambitieuses visant à sortir le secteur de l’ornière :
- La généralisation du prêt à taux zéro sur tout le territoire pour l’achat d’un premier logement, qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison.
- Une baisse de 200 millions d’euros de la réduction de loyer de solidarité, ce prélèvement effectué par l’État sur les recettes des bailleurs sociaux.
- Une aide de 200 millions d’euros fléchée vers la rénovation de logements sociaux.
- Une enveloppe conséquente de 2,3 milliards d’euros pour les aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’.
À ces dispositions gouvernementales s’ajoutait un amendement sénatorial offrant une exonération temporaire de droits de succession pour les dons familiaux destinés à l’acquisition, la construction ou la rénovation de la résidence principale.
Un cocktail de mesures bien accueilli par la filière, qui y voyait une bouffée d’oxygène indispensable pour redresser la barre après deux années noires. Las, la chute brutale de l’exécutif est venue doucher ces espoirs.
L’Alliance pour le logement monte au créneau
Sortant d’un long silence, l’Alliance pour le logement, qui regroupe dix organisations professionnelles majeures du secteur, a choisi de hausser la voix. Dans un communiqué publié vendredi, elle exhorte le prochain gouvernement à ne pas jeter aux oubliettes le travail accompli.
Les mesures qui figuraient dans le projet de budget faisaient consensus. Elles sont essentielles pour aider le secteur du logement à sortir la tête de l’eau. Le prochain exécutif doit en faire une priorité.
Une source proche de l’Alliance pour le logement
Le message est clair : pas question de repartir d’une page blanche. Pour l’Alliance, l’urgence de la situation commande de capitaliser sur les acquis plutôt que de retourner à la case départ.
Le logement, un impératif qui transcende les clivages
Pour appuyer sa requête, l’Alliance met en avant le caractère transpartisan des mesures défendues. De fait, celles-ci avaient réussi l’exploit de faire consensus dans un contexte politique pourtant électrique.
La crise du logement impacte tous les Français. C’est un défi qui dépasse les clivages politiques. Les dispositions qui avaient été votées en sont la parfaite illustration.
Un représentant d’une fédération membre de l’Alliance
Un argumentaire qui vise clairement à mettre la pression sur le futur locataire de Matignon. Quelles que soient ses couleurs politiques, il lui sera difficile de faire l’impasse sur un enjeu aussi crucial et fédérateur que l’accès au logement.
L’avenir du logement en suspens
Si l’Alliance affiche sa détermination, elle n’en est pas moins lucide sur l’incertitude qui entoure l’issue de ce bras de fer. Dans les arcanes du pouvoir, la tentation pourrait être grande de repartir d’un blanc-seing, quitte à détricoter le fragile consensus bâti autour du projet de budget.
Un scénario noir qui serait vécu comme un véritable camouflet par des professionnels déjà durement éprouvés par la crise. Mais aussi par des millions de Français en quête d’un toit, pour qui ces mesures représentaient une lueur d’espoir.
À l’heure où le pays retient son souffle dans l’attente d’un nouveau gouvernement, c’est donc l’avenir du logement qui se joue en coulisses. Les prochaines semaines seront décisives pour savoir si les acquis chèrement arrachés pourront être sauvés du naufrage. Un suspense qui tient en haleine tout un secteur. Et au-delà, tous les citoyens pour qui l’accès à un logement décent reste un combat de tous les jours.