C’est un revers cuisant pour la députée LFI Ersilia Soudais. Connue pour ses positions tranchées et ses coups d’éclat, l’élue de Seine-et-Marne vient d’essuyer une défaite sur le plan judiciaire face à son ancien compagnon, Damien Cassé, lui-même élu local.
En mars dernier, Ersilia Soudais avait déposé plainte contre celui qui partageait alors sa vie, pour des faits présumés de “viol par conjoint, harcèlement moral, appels téléphoniques malveillants et violences psychologiques”. Des accusations graves, fermement réfutées par le mis en cause qui niait tout rapport sexuel forcé ou pression sur la députée insoumise.
Le parquet écarte l’accusation de viol
Après plusieurs mois d’enquête, le parquet de Meaux vient de rendre sa décision. Et elle est clairement défavorable à Ersilia Soudais. Selon les informations du Parisien, confirmées au Figaro, le procureur Jean-Baptiste Bladier a en effet classé sans suite le chef d’accusation de viol.
C’est un soulagement d’apprendre que l’ex-compagnon de Madame Soudais devra répondre de ses actes
Me Jade Dousselin, avocate d’Ersilia Soudais
Une décision motivée par l’absence d’éléments probants, selon une source proche du dossier. “Nous savons comme il est encore aujourd’hui extrêmement difficile pour nombre de femmes d’apporter les éléments probants d’un viol lors d’une relation habituelle et nous le regrettons“, a sobrement commenté Me Jade Dousselin, conseil de la députée.
Maintien des poursuites pour harcèlement moral
Malgré ce camouflet sur l’accusation principale, Ersilia Soudais obtient gain de cause sur un autre point. En effet, Damien Cassé sera bien jugé pour harcèlement moral, le parquet ayant décidé de le renvoyer devant le tribunal correctionnel.
Il devra donc s’expliquer sur ce délit devant la justice en janvier prochain. “C’est un soulagement d’apprendre que l’ex-compagnon de Madame Soudais devra répondre de ses actes“, s’est félicitée son avocate, y voyant malgré tout une victoire pour sa cliente.
Un dossier sensible pour LFI
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les difficultés de La France insoumise à gérer ce type de dossiers sensibles en interne. Plusieurs de ses cadres ou députés ont déjà été visés par des plaintes pour violences sexistes et sexuelles ces derniers mois.
Dernièrement, c’est le député Adrien Quatennens qui a reconnu des violences contre son épouse, entraînant sa mise en retrait du mouvement. Un sujet délicat pour LFI qui se revendique du combat féministe.
Le combat d’une femme brisée
Pour Ersilia Soudais, c’est un coup dur tant sur le plan personnel que politique. Depuis le dépôt de sa plainte, la députée confie être une “femme brisée”, vivant un calvaire au quotidien.
Mais pas question pour elle d’abandonner. “Je veux que la vérité soit faite. Je ne lâcherai rien“, martèle la parlementaire, bien décidée à laver son honneur. Un combat de longue haleine qui ne fait sans doute que commencer pour Ersilia Soudais.
Affaire à suivre donc, avec un procès en janvier qui s’annonce d’ores et déjà électrique et sous haute tension. La députée insoumise parviendra-t-elle à faire condamner son ex-compagnon pour harcèlement moral ? Réponse dans quelques mois.
