Le sommet du G20 qui s’est tenu lundi à Rio de Janeiro a rassemblé les dirigeants des plus grandes puissances mondiales pour discuter des défis majeurs auxquels notre planète est confrontée. Quels sont les principaux points à retenir de cette réunion de haut niveau ? Voici un tour d’horizon des sujets brûlants qui ont dominé les débats.
Un G20 sous le signe du climat, sans réelle percée
Alors que la conférence sur le climat COP29 de Bakou peine à trouver un accord sur la question cruciale du financement de la lutte contre le réchauffement, tous les regards étaient tournés vers le G20 dans l’espoir d’un déblocage. Si les dirigeants ont reconnu dans leur déclaration finale « le besoin d’augmenter la finance climatique » pour atteindre « des milliers de milliards de dollars », ils sont restés flous sur la répartition des efforts.
La déclaration ne reprend pas non plus l’engagement obtenu à la dernière COP à Dubaï d’« opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques ». Un rendez-vous en demi-teinte donc, qui montre la difficulté d’obtenir des avancées concrètes sur ce dossier épineux malgré l’urgence.
L’Ukraine au cœur des discussions
Le conflit en Ukraine a aussi largement occupé les échanges, au lendemain du feu vert américain à l’utilisation par Kiev de missiles de longue portée contre la Russie. Dans leur communiqué, les membres du G20 se disent favorables aux initiatives « pertinentes et constructives en faveur d’une paix juste » et « durable » en Ukraine. Ils rappellent les principes de la charte des Nations unies « pour la promotion de relations pacifiques, amicales et de bon voisinage entre les nations ».
Le texte condamne de façon générale « la menace et l’emploi de la force » visant des gains territoriaux, sans cependant mentionner explicitement une « agression » russe, alors que Moscou est membre du G20. Une formulation qui reflète les divisions persistantes au sein du groupe sur ce dossier ultra-sensible.
Appel au cessez-le-feu à Gaza et au Liban
Le G20 a également exprimé sa « profonde inquiétude » face à « la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et l’escalade au Liban ». Les dirigeants se disent « unis pour soutenir un cessez-le-feu » dans ces deux zones de tensions. Ils soulignent « la nécessité urgente d’étendre le flux de l’assistance humanitaire et de renforcer la protection des civils ».
Un appel attendu alors que la bande de Gaza vient de connaître l’un des pires regains de violences de ces dernières années, et que le Liban est confronté à une grave dégradation socio-économique.
Coopérer pour taxer “effectivement” les super-riches
Sur le front fiscal, le G20 a validé le principe d’une coopération pour taxer « effectivement » les grandes fortunes. Une victoire pour le président brésilien Lula, hôte du sommet, qui avait fait de cette question l’une de ses priorités.
Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d’assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées.
– Déclaration finale du G20
Une annonce saluée comme une « décision historique » par l’économiste Gabriel Zucman, à qui la présidence brésilienne avait commandé un rapport sur le sujet. De quoi donner une impulsion à ce chantier qui devra cependant encore surmonter de nombreux obstacles techniques et politiques pour se concrétiser.
Une « Alliance globale contre la faim » lancée
Autre initiative phare portée par le Brésil : le lancement d’une « Alliance globale contre la faim et la pauvreté », qui a recueilli la signature de 82 pays. Cette alliance vise à mutualiser les moyens et partager les bonnes pratiques pour toucher un demi-milliard de personnes d’ici 2030.
Un objectif ambitieux pour cette initiative qui entend donner une dimension internationale à la lutte contre la faim et les inégalités, deux fléaux qui touchent encore des centaines de millions de personnes à travers le monde malgré les progrès.
Un G20 en demi-teinte
Au final, ce G20 de Rio laisse un bilan en demi-teinte. Si des avancées ont été enregistrées sur certains dossiers comme la taxation des super-riches ou la lutte contre la faim, beaucoup reste à faire pour relever les immenses défis auxquels notre monde est confronté. Sur le climat notamment, l’absence de progrès significatifs inquiète alors que le temps presse.
De même, les appels au cessez-le-feu restent pour l’instant lettre morte en Ukraine comme à Gaza, illustrant la difficulté à faire prévaloir la voie diplomatique dans des conflits aussi complexes. Le chemin vers un véritable multilatéralisme, seul à même de répondre aux grandes crises de notre temps, s’annonce encore long et semé d’embûches.